À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
En chemin vers une ville inconnue, un homme s’éprend peu à peu d’une femme qui voyage avec un enfant sur le même avion que lui. Bien vite, il décide de veiller sur eux… comme un ange gardien.
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Commentaires
Résumer pareil texte, c’est déjà le trahir – car l’anecdote n’est jamais que détail sans grande importance dans une telle nouvelle d’atmosphère. Sur un thème qui rappelle tour à tour Jorge Luis Borgès, Ralph Ellison et Robert Silverberg, Danielle Dussault a imaginé une histoire émouvante de hantise et d’invisibilité. Peu à peu, on comprend, sans jamais en être certain, que le narrateur est un être immatériel, peut-être un revenant, transporté après la mort en une ville ouverte, sous ces cieux inconnus. On ne retrouve guère de péripéties dans cette invitation à la dérive – ce qui ne plaira pas aux amateurs d’intrigues bien ficelées et prodigues en coups de théâtre, mais l’intérêt est ailleurs. Ce n’est sans doute pas par hasard que Danielle Dussault a publié il y a deux ans Le Vent du monde (Triptyque, 1988), recueil de proses portant sur la voix. Le mot toujours juste, la phrase élégante à souhait, très proche de la prose poétique, sont sans doute pour beaucoup dans le pouvoir d’envoûtement de sa nouvelle qui suggère beaucoup sans rien affirmer.
Au risque de me répéter, une autre bonne raison de se procurer sans hésiter l’anthologie En une ville ouverte. [SP]
- Source : L'ASFFQ 1990, Le Passeur, p. 76.