À propos de cette édition

Éditeur
Logiques
Titre et numéro de la collection
Autres mers, autres mondes - 11
Genre
Science-fiction
Longueur
Collectif
Format
Livre
Pagination
243
Lieu
Montréal
Année de parution
1991
ISBN
9782893810478
Support
Papier

Résumé/Sommaire

[4 SF]
La Chute, de Guy Bouchard
La Part de sable, de Michel Lamart (France)
L'Enfant des Mondes Assoupis, d'Yves Meynard
Les Univers parallèles d'Everett, de Pierre Sormany
Exanoïa, d'Alix Renaud

Commentaires

Sol est la quatrième anthologie dirigée par Jean-Marc Gouanvic dans la collection Autres mers, autres mondes. Elle réunit comme toujours quatre Québécois et un auteur francophone européen : Guy Bouchard, Yves Meynard, Pierre Sormany, Alix Renaud et Michel Lamart. Depuis 1988 donc, seize écrivains québécois de SF ont figuré au sommaire de cette anthologie annuelle. Rappelons le nom des douze premiers, pour mémoire : Annick Perrot-Bishop, Jean Pettigrew, Jean-François Somcynsky, Esther Rochon, Jean Dion, Michel Martin, Francine Pelletier, Claude-Michel Prévost, Bertrand Bergeron, Alain Bergeron, Victor Frigerio et Marc Provencher.

C’est donc dire qu’à part quelques exceptions notoires (Jean-Pierre April, Élisabeth Vonarburg, Daniel Sernine et Joël Champetier), tout ce qui compte dans la SFQ a participé à ces collectifs. Il était inévitable que Gouanvic en soit réduit un jour à changer la règle de conduite qu’il s’était donnée en 1988, à savoir ne pas publier deux fois le même auteur. Cette restriction est levée à compter de l’édition 1992, annonce-t-il dans la présentation de Sol.

On remarque dans ce collectif que les textes sont beaucoup plus longs que ceux de l’édition 1990, Demain, l’avenir. C’est une excellente chose puisque les nouvelles de cette longueur (des novelettes en fait) trouvent difficilement preneur dans les revues. Par sa qualité d’écriture, par la pertinence de ses sujets, par l’originalité de son inspiration, Sol n’a rien à envier aux trois premières éditions. De fait, il s’agit peut-être du collectif le plus équilibré. Ma préférence va à la nouvelle d’Yves Meynard, « L’Enfant des Mondes Assoupis », pour les raisons que l’on pourra connaître plus loin dans ma recension de son texte. Mais comme on pourra aussi le constater ailleurs dans L’Année…, les autres nouvelles ne sont pas sans qualités.

En terminant, je m’en voudrais de passer sous silence la prestation du Français Michel Lamart. Comme la politique de L’Année… veut que seuls les textes écrits en français par des Québécois ou des Canadiens francophones fassent l’objet d’une recension critique, je profite ici de l’occasion pour dire qu’il s’agit d’un très bon texte inspiré par la Guerre du Golfe. Lamart part d’une prémisse, à savoir que la Guerre du Golfe va s’éterniser comme au Liban, par exemple, et dégénérer en conflit mondial. L’auteur veut secouer l’indifférence des gens et leur individualisme dont il rend les images (la télé surtout) en grande partie responsables. Le récit est constamment partagé entre cette volonté et le désir de s’abandonner à la fatalité de la guerre. Mais en tant que récit qui se mord la queue, « La Part de sable » est d’un pessimisme absolu parce que l’histoire est condamnée à se répéter, à tourner en rond.

Malgré sa brièveté, la Guerre du Golfe, qui a poussé à de nouveaux sommets la sophistication de la technologie militaire, n’a pas fini, je pense, d’inspirer les écrivains de science-fiction au cours des prochaines années.  [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 83-84.

Références

  • Bélil, Michel, imagine… 59, p. 98-100.
  • Laferrière, Angèle, Nuit blanche 49, p. 17-18.
  • Ménard, Fabien, Solaris 102, p. 67-68.
  • Pelletier, Francine, Samizdat 21, p. 27-30.
  • Trudel, Jean-Louis, Samizdat 21, p. 37-42.