À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Après de longues recherches, un homme loue un appartement dans un immeuble à logements. Il s’assoit sur une chaise inconfortable au milieu d’une pièce pratiquement vide. Il écoute les musiques qui proviennent, à travers les murs, des appartements adjacents : à sa gauche, il entend le rythme d’une guitare et d’une contrebasse, à sa droite, le son langoureux d’un violoncelle. Derrière lui, par la fenêtre donnant sur la rue, l’homme entend le cri d’un enfant. Il reste immobile pendant des jours. Ses voisins, qui l’observent par des fentes dans les murs, remarquent son immobilisme. Pour déranger l’homme, ils montent le volume de leurs chaînes stéréo, changent de disques et cumulent les musiques.
Commentaires
L’effet fantastique du « Son des autres » est mince, voire absent. Or, le lecteur est quand même habité d’un certain sentiment d’étrangeté qui le mène à se demander ce qu’il y a de spécial dans cet immeuble qui pousse les locataires à entretenir une fascination exacerbée envers les bruits ambiants. Car lorsque le mélomane apathique, dont l’identité demeure mystérieuse, quitte finalement son appartement, le cycle se poursuit : l’un de ses voisins devient à son tour obsédé et submergé par les sons qui l’entourent.
Le rythme de la nouvelle de Corriveau est (trop) lent, et l’auteur n’explore malheureusement pas assez les liens qui s’établissent entre les sonorités de la musique, thème central de sa nouvelle, et de l’écriture. Le style est néanmoins efficace et la chute du « Son des autres », assez intéressante, convoque avec justesse cet éternel recommencement, métaphorisé, dans la nouvelle, par l’incessante répétition des mêmes morceaux de musique. [JOA]
- Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 52.