À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Le narrateur se rend chez la sorcière des Grands-Saules, Thirza Latreille, une métisse réputée user de magie noire, à la demande de sa grand-mère qui, comme bien d’autres, achète à Thirza ses remèdes « sauvages ».
La sorcière lui remet une potion pour guérir les rhumatismes de sa grand-mère ainsi qu’un talisman pour parachever la guérison de sa fiancée, qu’elle savait avoir été malade. Le jeune homme veut se débarrasser du talisman ; sa grand-mère l’en dissuade de crainte que la sorcière ne se venge. Le talisman finit bel et bien sous l’oreiller de la fiancée, qui l’y découvre et exige sa destruction. La nuit d’après, elle fait une rechute fatale.
Commentaires
Un texte dont la parenté avec les contes fantastiques du siècle précédent est évidente ; un peu plus et je l’aurais cru signé Philippe Aubert de Gaspé ou Louis Fréchette. La différence cruciale se situerait peut-être dans le fait que la sorcière cause la mort d’une innocente et n’est pas elle-même punie. Un siècle auparavant, le curé appelé au chevet de la malade l’aurait guérie par ses prières. Notez toutefois que le narrateur termine le texte en espérant retrouver sa fiancée défunte au Paradis.
Ce texte assez court, aux personnages sans grande profondeur, écrit dans un style plutôt vieillot, est dépourvu en fin de compte de pertinence comme d’originalité. Il a un intérêt taxinomique dans la mesure où il témoigne de l’état de la SFFQ en 1962 en tant que littérature qui n’était pas consciente de sa propre existence – par contraste avec la SF américaine qui l’était depuis Gernsback, presque quarante ans plus tôt. Bien que le projet inhérent au texte ait réussi, « La Sorcière des Grands-Saules » ne mérite pas de s’incruster dans la mémoire. [YM]
- Source : La Décennie charnière (1960-1969), Alire, p. 44-45.