À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Igor, extraterrestre à la physiologie humaine, invite Hélène, 12 ans, et son amie Mikiko, 16 ans, à visiter sa planète. Ou plutôt ses planètes : Kaori, le « premier monde », où l’on naît et vit jusqu’à l’âge de 40 ans, et Nobori, le « deuxième monde », où l’on passe le reste de son existence. Au terme d’un voyage intersidéral quelque peu mouvementé, les deux amies découvriront deux planètes qui évoquent fortement la Terre, en plus neuf, peut-être en plus paisible et plus évolué aussi.
Commentaires
On avait d’abord rencontré Hélène et Igor dans Tu peux compter sur moi, le premier roman pour jeunes, aux résonances écologiques, de Jean-François Somain. Le livre a été traduit en japonais et cinq ans plus tard, l’auteur et son éditeur japonais ont eu l’idée d’en proposer une suite. Retour, donc, à Hélène et Igor, auxquels s’ajoute cette fois le personnage de l’adolescente japonaise.
En raison de ses deux héroïnes, Le Sourire des mondes lointains apparaît d’emblée comme un roman de SF destiné aux préadolescentes (la collection Papillon vise les 9-12 ans). Belle idée puisque le genre est réputé plaire davantage aux garçons. Somain met nettement l’accent sur les valeurs d’amitié et d’ouverture, sans pour autant négliger les éléments de science-fiction – et de science – proprement dits. Ainsi les parents d’Hélène, qui bien sûr ignorent l’existence d’Igor et les plans du trio, sont partis pour deux semaines en laissant leur fille sous la garde de Mikiko. Le voyage devra donc être bref. Heureusement, un tunnel spatial permet les transports rapides ; il est hélas ! « élastique », change de place au gré de la configuration des planètes, et nos amis ne disposent plus que de la voie « lente », de six mois. Que faire ?
À la rescousse : la réalité virtuelle ! À partir d’une base spatiale appartenant au gouvernement de Kaori-Nobori et après une autorisation officielle – d’où un contact réel avec les extraterrestres –, Hélène et Mikiko visiteront les deux planètes d’Igor. Un monde meilleur ? L’auteur flirte discrètement avec l’utopie et le versant noir qui l’accompagne toujours, soit la dystopie. Le monde d’Igor, décrit sommairement, en est un sans problèmes d’accès aux soins de santé – grâce à des technologies utilisées intelligemment – ni de chômage, chacun semble y avoir une place, mais il y règne une certaine uniformité, bien visible dans l’habillement et l’architecture, d’aucuns s’ennuient, et la croissance démographique de même que la pollution constituent des menaces potentielles.
Somain ne prétend cependant pas à la critique sociologique. Rien n’est parfait, dit-il plutôt, ou encore, tout l’est plus ou moins, c’est selon, puisque « même quand les gens vivent différemment, je crois que tout le monde a raison », de conclure Mikiko une fois revenue sur Terre. La beauté de l’univers tient à sa diversité : tel est en somme le message délivré par ce roman optimiste et fort joliment écrit. [FB]
- Source : L'ASFFQ 1995, Alire, p. 174-175.
Références
- Meynard, Yves, Lurelu, vol. 18, n˚ 2, p. 28.