À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
[8 SF ; 1 HG]
Les Noms de l'oubli, de Francine Pelletier
L'Évangile des animaux, de Jean Dion
Sa Fleur de Lune, de Daniel Sernine
L'Étrange Cas de Nef Matunale, de Jean Pettigrew
Mourir, un peu, de Sabine Verreault et Élisabeth Vonarburg
Sous des soleils étrangers fleurissent des parcomètres, de Claude-Michel Prévost
Karyotype 47, XX, +21, de Joël Champetier
Mourir une fois pour toutes, d'Esther Rochon
Les Hommes-Écailles, d'Yves Meynard
Commentaires
Entreprise sympathique et courageuse que celle de ces deux jeunes, Claude J. Pelletier et Yves Meynard, qui décident de se lancer dans l’aventure de l’édition. Mais la sympathie et le courage ne suffisent pas, on le sait. Il faut aussi l’appui des auteurs et le support du milieu. Le premier est acquis. L’autre, l’avenir le dira. Qu’on en juge par le sommaire de ce collectif qu’est Sous des soleils étrangers : Francine Pelletier, Dion, Sernine, Pettigrew, Verreault/Vonarburg, Prévost, Champetier, Rochon et Meynard.
Il est assez exceptionnel que les deux animateurs des Publications Ianus aient pu réunir cette brochette d’auteurs, habile mélange d’écrivains chevronnés et confirmés et d’auteurs qui s’affirment de plus en plus. On dirait un ouvrage collectif fait en famille, pure émanation du milieu de la SFQ. Il serait dommage que ce même milieu n’encourage pas cette initiative car en plus, ce collectif est bon, très bon même, et présente une très grande variété d’univers et de styles.
Par un curieux hasard – les deux responsables du collectif n’avaient donné aucune consigne précise –, on retrouve dans ce recueil un vaste éventail de ce qu’est la SFQ en ce moment : nouvelles de hard SF, créations de mondes, texte à caractère social dans un futur proche, récit de SF qui jouxte l’imaginaire de la fantasy, histoires intimes aux préoccupations plus individuelles que collectives. À telle enseigne que l’un des textes échappe même au champ de compétence de L’ASFFQ. Pourquoi ? Premièrement, « Sous des soleils étrangers fleurissent des parcomètres » de Claude-Michel Prévost est un poème. Deuxièmement, l’argument SF est beaucoup trop allusif pour l’inclure dans ce genre littéraire.
L’immense avantage d’un recueil collectif comme celui-ci, c’est de présenter plusieurs types de SF sous une même couverture. On peut regretter que le texte de Daniel Sernine ne soit pas inédit – c’est le seul et il fut publié en France en 1988 – et que le caractère typographique soit légèrement flou et aussi petit – une mesure d’économie qui fait que ce recueil de 200 pages compterait au moins 300 pages s’il était publié dans la collection Autres mers, autres mondes des éditions Logiques, par exemple.
À cause de la diversité des styles et des thèmes et de l’importance des auteurs qui figurent au sommaire, Sous des soleils étrangers est le livre qu’il faut acheter si vous devez n’en acheter qu’un de toute la production de 1989 et ce, sans préjudice pour les quelques très bons romans ou recueils de nouvelles que celle-ci peut compter. [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 137-138.
Références
- Archaw, Mike, Solaris 90, p. 14-16.
- Bélil, Michel, imagine… 51, p. 97-101.
- Lord, Michel, Lettres québécoises 60, p. 29-30.
- Trudel, Jean-Louis, Samizdat 18, p. 13-19.
- Trudel, Jean-Louis, The New York Review of Science Fiction 23, p. 21-23.