À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Robert Mothe vit dans les faubourgs d’une capitale européenne. Descendant d’une famille jadis fortunée, ce solitaire invétéré en vient à rompre tout contact avec son fils et à préférer la compagnie d’une jeune chatte maigrichonne, sauvageonne, arrivée par son jardin. Habile chasseuse, la bête élimine les rongeurs qui infestaient la cave du pauvre richard tout en prenant peu à peu du poids, beaucoup de poids. Bref, la chatte grossit… et Robert Mothe, inversement, diminue, au point de n’être plus capable de se défendre contre l’animal.
Commentaires
Des quatre récits du recueil Solistes qui paraissaient porteurs d’un contenu fantastique (grâce surtout à une atmosphère où les protagonistes doutent de leurs perceptions), seul « Sous l’œil du tigre » concrétise ses promesses en un dénouement fantastique efficace. Le narrateur omniscient, rationaliste, désamorce les velléités fantastiques des trois autres textes par une finale rassurante, réaliste.
« Sous l’œil du tigre » n’en demeure pas moins représentatif de l’ensemble des nouvelles du recueil. À l’instar des autres personnages principaux de Greif, Robert Mothe manifeste des idiosyncrasies personnelles qui le conduiront à sa perte. Si cette ressemblance comportementale, cette culture des lubies, répétitives à travers les divers héros de Greif, représente peut-être la faiblesse du recueil, elle constitue paradoxalement la force de chacune des nouvelles et, notamment, de « Sous l’œil du tigre ».
Sur un autre plan, on doit rendre hommage à l’auteur pour la richesse et la variété du vocabulaire : ses maniaques sont de véritables fanatiques dans leurs spécialités et les procédés narratifs utilisés précisent toutes les facettes de leur univers. [GHC]
- Source : L'ASFFQ 1997, Alire, p. 97-98.