À propos de cette édition

Éditeur
Médiaspaul
Titre et numéro de la collection
Jeunesse-pop - 106
Genre
Science-fiction
Longueur
Roman
Format
Livre
Pagination
187
Lieu
Montréal
Année de parution
1995
ISBN
9782894203057
Support
Papier
Illustration

Résumé/Sommaire

Les Lerschs, une race de mercenaires à la solde du gouvernement de Perrénia (une super-nation concurrente de la Confédération terrienne), s’emparent de Télark, un monde politiquement neutre situé en périphérie de la zone d’influence de la Confédération. Un vaisseau télarkien, l’Alcyon-12, échappe de justesse à l’attaque et tente le tout pour le tout en essayant de trouver asile sur une planète confédérée.

Les Lerschs prennent en chasse les fugitifs. Ils ont pour ordre de capturer Lydia, une jeune télépathe qui accompagnait ses parents dans une mission de routine. L’Alcyon-12 a été endommagé lors de l’altercation avec les Lerschs, ce qui réduit la marge de manœuvre de l’équipage, qui se voit contraint à emprunter un itinéraire tortueux qui le mène ainsi dans des secteurs inhabités et peu fréquentés.

C’est ainsi que les fuyards se retrouvent dans Norm 128, théâtre de la disparition de plusieurs vaisseaux. Ils y découvrent une étrange planète, complètement blanche, qu’ils surnomment Cue-Ball. L’astre s’avère être doué de conscience (et apparemment capable de se propulser de lui-même) et entre en communication psychique avec Lydia. Les deux télépathes s’apprivoisent un moment, puis tout dérape : des vaisseaux, autant Lerschs et perréniens que confédérés, débarquent dans Norm 128 et bien vite, les puissances s’affrontent dans un combat sans merci.

Après quelques retournements, Cue-Ball capture tous les Lerschs, mettant ainsi en déroute les navires de Perrénia et permettant à Lydia et sa famille de prendre route pour la Terre.

Commentaires

La Sphère incertaine est un space opera plutôt dense dont j’ai apprécié la richesse de l’univers et la maîtrise narrative. Le rythme du récit repose sur la multiplicité focale ; en effet, la narration est principalement partagée entre le point de vue de Lydia et celui du colonel Mitzek, un Lersch qui reçoit la mission de capturer la télépathe. Quelques trames narratives mineures donnent une dynamique intéressante à l’histoire : ainsi, le lecteur apprend par la bande que le gouvernement terrien et celui de Perrénia pensent tous les deux que l’autre est responsable des mystérieuses disparitions dans le secteur Norm 128, sans envisager une influence extérieure. Simple et efficace.

Si j'ai bien aimé la construction narrative, c’est-à-dire la façon dont l’histoire est racontée, j’ai un peu plus de réserves sur la structure du récit. C’est très réussi dans l’ensemble, mais un détail m’obsède : les enfants cryogénisés. J’ai volontairement laissé tomber ce détail dans mon résumé, parce qu’il ne sert à rien dans l’histoire (et c’est justement le cœur du problème : j’y reviens dans un moment). Au début du roman, on apprend que les parents de quelques enfants ont trouvé la mort dans l’attaque des Lersch. Comme l’heure est grave et que le vaisseau vient tout juste de quitter une zone de guerre, on décide de les cryogéniser, le temps de sortir l’Alcyon-12 du pétrin. Ce qui prend rigoureusement tout le roman, moins quelques pages. On se trouve donc avec des personnages complètement inutiles, qui ne sont pas présentés, qui ne peuvent pas évoluer au cours du roman et qui, si on veut bien me permettre ce jeu de mots fort douteux, laissent de glace.

Plus sérieusement, c’est là une manœuvre plutôt maladroite : au lieu d’exploiter la dimension tragique de la situation, on s’efforce de la dissimuler et on n’en parle presque plus. À quoi bon ? Ce n’est jamais vraiment un enjeu tout au long du récit ; quand les choses commencent à aller très mal, c’est pour Lydia que les membres de l’équipage s’inquiètent (assez pour la larguer, seule, dans une capsule de survie, en plein milieu d’un secteur désert, si ce n’est des vaisseaux de guerre hostiles. On aura vu mieux comme stratégie. Mais bon, mettons ça sur le compte de la panique), pas pour les autres enfants dans le congélateur.

Tout de même, il ne s’agit là, après tout, que d’un détail. Le reste en vaut le détour. Guillaume Couture ne réinvente rien, ici, mais livre un roman jeunesse très compétent, bien construit et bien écrit. [GV]

  • Source : L'ASFFQ 1995, Alire, p. 59-61.

Références

  • Cadot, Richard, Lurelu, vol. 19, n˚ 1, p. 17.
  • Martin, Christian, Temps Tôt 40, p. 50.
  • Trudel, Jean-Louis, KWS 20, p. 5-7.