À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Les Dubreuil écrasent un chat. Ils mettent son corps dans un sac. Arrivés à destination, ils déposent le sac sur la voiture, le temps de trouver une poubelle. Yolande aperçoit le sac et s’en empare. Elle y glisse la main pour avoir une idée de son butin. Elle ressort maculée de sang, de poils et de cervelle. Yolande s’évanouit. À l’hôpital, un infirmier part avec le sac lorsque Yolande jure qu’il ne lui appartient pas. À la réception, une bénévole voit un chat se faufiler vers l’extérieur.
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Commentaires
On affirme dans ce texte que les chats de gouttière n’ont pas sept vies. Peut-être, mais ils en ont au moins deux, si on en croit André Berthiaume. Cette courte nouvelle, divisée en cinq parties, nous conduit de la mort à la résurrection d’un chat blanc tacheté de roux. La nouvelle ne focalise toutefois pas sur le chat, mais plutôt sur les différents personnages qui conduiront la dépouille de l’animal de l’intersection de Mansfield et Cathcart à l’hôpital (qu’on ne nomme pas).
André Berthiaume aime la simplicité. Sa nouvelle en témoigne. L’histoire est simple, sans être banale : un chat est écrasé, une femme en quête d’émotions fortes a la surprise de sa vie lorsqu’elle s’aperçoit que la paire d’escarpins qu’elle croyait avoir volée est en fait le corps d’un chat mort et, pour couronner le tout, le chat revient à la vie sans que les personnages le sachent. Le fantastique est donc réduit à la simple arrivée du chat à la toute fin de la nouvelle. Cette réapparition surnaturelle n’affecte aucun personnage, puisque ceux qui l’ont vu mort ne le revoient pas vivant et que ceux qui le voient vivant ne l’ont pas vu mort.
Ce quotidien qui sort tout de même de l’ordinaire est raconté avec la même simplicité, avec précision et concision. De nombreuses énumérations viennent rythmer le texte, ce qui le rend très agréable à lire. Quelques touches d’humour colorent le tout. Bref, « Suite féline en cinq miaous » est un texte sans artifice qui se laisse savourer par le lecteur qui prend le temps de le lire. [LA]
- Source : L'ASFFQ 1993, Alire, p. 21.