À propos de cette édition

Éditeur
XYZ
Titre et numéro de la collection
Pictographe - 1
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Aérographies
Pagination
37-51
Lieu
Montréal
Année de parution
1989
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Comme les autres envoyés, Dérec attend sur la Jetée, dans ce salon-bibliothèque tiré de ses souvenirs, quoique subtilement différent. Il attend la Visite. Qui est différente pour chacun. Enfin, un soir, le ciel se déchire. Aux fenêtres, des hommes apparaissent, semblables entre eux, semblable à Dérec et qui, au grand effroi de ce dernier, lui disent à l’unisson qu’ils ont réponse à toutes ses questions.

Commentaires

Il y a un changement dans la mise en valeur de l’imaginaire de Sernine depuis quelque temps, et « Sur la Jetée » fait partie de la nouvelle vague de fiction de l’écrivain. Comme pour « Métal qui songe », ce texte plonge dans l’essence même de l’imaginaire au lieu d’en explorer minutieusement quelques parcelles. La vision se globalise, le propos se densifie. Oserai-je dire que l’auteur laisse enfin tomber toute crainte, qu’il fait enfin confiance à sa muse ?

« Sur la Jetée » propose une richesse inexplorée. En lisant ces lignes, je retrouvais les passages les plus mystiques de 2001, l’odyssée de l’espa­ce ou encore la vertigineuse perplexité qui enveloppait tout Solaris, le fameux roman de Stanislas Lem. Une dizaine de pages et tout un univers nous est offert en pâture. Sans qu’on n’en explore pour nous la totalité des racoins, et c’est ici que le changement a lieu. Sernine nous avait habitués à un imaginaire restreint mais hautement exploré. Voilà qu’il fait l’inverse, à croire que l’écrivain n’est plus le même !

La science-fiction n’est pas seulement qu’une littérature de science. Elle est aussi une littérature de rêve. Mais si la première s’apprend, la seconde ne s’acquiert pas : on en possède l’art, ou pas. Dans ce qui semble sa nou­velle manière, Sernine prouve qu’il maîtrise cet art de faire rêver son lectorat en osant enfin dévoiler pleinement son imaginaire débordant. Après plus de dix ans d’écriture, l’auteur s’est aperçu que l’imaginaire est une richesse naturelle inépuisable à condition de l’exploiter à outrance, que dans ce domaine rien ne sert d’être chiche, il faut rêver à point !

Aurait-on changé notre Sernine national pour un Sernine amélioré ? Si oui, j’achète. Et, foi de Pettigrew, on ne me l’échangera pas pour deux autres écrivains d’une nationalité concurrente ! [JPw]

  • Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 197.