À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Au terme d’une guerre, le général-président vainqueur conçoit le projet de montrer sa réussite au monde entier en se faisant filmer lors d’une visite dans l’un des édifices du pays conquis. Accompagné d’un jeune officier spécialisé dans l’histoire de l’art, il traverse donc les différentes salles de l’édifice et en admire les scènes, empreintes d’un naturel étonnant. Lorsqu’à la fin il quitte le bâtiment – un hôpital –, il se réjouit de l’efficacité et de l’instantanéité des nouveaux gaz paralysants.
Commentaires
Voici de toute évidence un spécimen de nouvelle à chute. En effet, la stratégie textuelle déployée dans « Tableaux d’une exposition », qui s’appuie surtout sur de nombreuses références culturelles et artistiques, vise à faire en sorte que le lecteur identifie le théâtre de l’action comme un musée traditionnel et non comme un hôpital. Cependant, je doute fort que cette tactique dupe un seul lecteur…
C’est à peine si ce petit texte, structuré à la manière d’une énigme, s’apparente à une nouvelle de SF. Il serait d’ailleurs extrêmement hasardeux de classer ce récit parmi les œuvres de SF à cause de la seule allusion finale à de nouveaux gaz paralysants. Ce qui, à mon avis, est plus significatif est l’optique dans laquelle l’art est envisagé à l’intérieur de la fiction. Les gaz paralysants deviennent ainsi, au même titre que le ciseau du sculpteur ou le pinceau du peintre, un outil pour créer des œuvres d’art. Mais même cette dernière interprétation est un peu forcée, car l’ironie l’emporte assurément dans « Tableaux d’une exposition » sur toute autre considération.
Quel que soit le regard que l’on pose sur ce texte, l’on ne peut s’empêcher d’être séduit par l’élégante clarté de l’écriture et par la douce ironie du propos. [LM]
- Source : L'ASFFQ 1990, Le Passeur, p. 46-47.