À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
La sorcière Charlotte accepte une invitation de la fée Almire, avec qui elle a coupé les ponts il y a vingt ans déjà, afin de savoir ce que trame sa vieille ennemie. C’est que la fée, tombée amoureuse d’un crapaud, veut lui soutirer un service : Almire aimerait que la sorcière, dans le meilleur des cas, transforme le crapaud élu en prince charmant. À défaut de mieux, elle se contenterait d’une recette de potion magique pour parvenir aux mêmes fins, sans devoir recourir à ses propres pouvoirs. En effet, les fées ne peuvent pas faire apparaître « le prince de leur vie » pour elles-mêmes malgré leurs nombreux pouvoirs. Almire apprendra alors à ses dépens qu’on ne sollicite pas impunément une sorcière pour des motifs aussi égoïstes.
Commentaires
Christiane Duchesne écrit avec autorité, dans un français simple qui ne prend aucun détour tout en demeurant riche et précis. Sa longue expérience de l’écriture pour jeune public lui permet d’adopter un niveau de langue parfaitement adapté à ses lecteurs. Son récit est porté par les nombreux dialogues, vivants et naturels, plutôt que par une intrigue serrée.
Le texte tire en partie son originalité du fait que l’auteure privilégie le point de vue de la sorcière : celle-ci relate les faits avec ironie, sur un ton légèrement amusé. Elle oppose deux visions du monde : la sienne, celle d’une sorcière qui, franche, directe et intègre, défend des valeurs comme l’expérience, l’effort, la souffrance et l’épreuve du réel, face à celle de la fée, qui privilégie la facilité, la magie, les faux-semblants et les apparences pour faire croire que la vie n’est qu’un jardin de roses.
Dommage cependant qu’une chute cavalière, que rien n’annonce ni ne justifie, vienne atténuer l’effet de toutes les qualités narratives et littéraires réunies dans cette amusante histoire. [RG]
- Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 67.