À propos de cette édition

Éditeur
L'A Venir
Genre
Fantastique
Longueur
Courte nouvelle
Paru dans
Temps Tôt 24
Pagination
28-30
Lieu
Bromptonville
Année de parution
1993
Support
Papier

Résumé/Sommaire

L’inspecteur Théodule Rassier soupçonne le brocantier Stanislas Malchaussé de contrebande car il possède dans sa boutique des objets étranges qu’on ne peut trouver nulle part ailleurs. L’inspecteur cuisine le commerçant afin de savoir comment il fait pour se procurer ces raretés alors que sa boutique n’enregistre pas la moindre dépense, que des profits énormes. Malchaussé lui dit alors : « Laissez-moi vous montrer ». Le nain pénètre dans une horloge grand-père et referme la porte vitrée derrière lui. L’horloge se liquéfie, devient transparente, puis disparaît tout à fait.

Commentaires

Cette nouvelle est très courte et son propos tout aussi limité. C’est ce genre de textes publiés la plupart du temps dans un fanzine et qui n’ont d’autre ambition que d’être drôles. Quelques bonnes trouvailles, malgré tout. Au début, l’auteur nous convainc sans peine que la boutique n’est rien d’autre qu’un de ces « magasins d’antiquités » qui ressemblent à des entrepôts de vieilleries. C’est d’ailleurs ce qui doit avoir inspiré le nom de famille du propriétaire de la boutique, Malchaussé, allusion probable au cordonnier qui est toujours le plus mal chaussé. Ici, c’est le brocantier qui paraît ne posséder que des objets sans valeur. Pourtant, notre perception change progressivement quand Rassier affirme que la boutique est source de profits faramineux. Il pose ensuite le pied sur une chaise bancale dont l’auteur nous précise qu’il s’agit de celle où Kafka s’est assis pour écrire Le Procès. On comprend alors que cette boutique est en réalité une véritable caverne d’Ali Baba.

La fin est hautement prévisible, du moins dès qu’on lit que le nabot entre dans l’horloge. Et ne parlons pas de cet inspecteur Rassier qui reste fidèle jusqu’à la fin à son personnage d’enquêteur borné. Il n’est même pas impressionné par la disparition de l’horloge, trop furieux de voir son suspect lui échapper. Caricatural jusqu’au bout !

Certes, Turgeon use d’un humour facile et pourtant, certains passages ne manqueront pas de faire sourire pour peu que le lecteur ne soit pas trop exigeant, par exemple lorsque l’inspecteur demande à Malchaussé s’il fait partie de son propre inventaire. Comme il se doit dans pareil conte humoristique, les personnages sont ridicules et dessinés à grands traits et leurs noms à l’avenant. Je me demande par contre d’où vient le mot brocantier, le terme exact étant brocanteur. À moins qu’il ne s’agisse d’une forme ancienne du nom… [DJ]

  • Source : L'ASFFQ 1993, Alire, p. 189-190.