À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Epiphany Lane a été capturée par les disciples de Charles Amand, alchimiste et sorcier mort depuis cent cinquante ans, dont le cadavre sans conscience avait été utilisé comme instrument de terreur par la mégalomane Hélène Dorz. Epiphany doit mourir ; Amand l’emmène donc jusqu’à une ligne de chemin de fer où elle est enchaînée solidement. Connaissant sa propension à s’échapper des pires mauvais pas, Amand fait poser une bombe sur le ventre de la jeune femme et abandonne Epiphany alors qu’un Boeing en flammes amorce sa chute droit sur elle et que le sifflement du train se fait entendre…
Commentaires
Un des moments mémorables de Roberval 98 fut la présentation que fit Thierry Vincent de son univers fictionnel, immense œuvre minutieusement planifiée dont tout ou presque reste à écrire. Inévitablement, pour qui a déjà lu Doppelgänger, ce fragment des nouvelles aventures d’Epiphany Lane en vient à porter un poids énorme (et donc injuste) de spéculations.
Sur le plan positif, je constate que la réutilisation des personnages fonctionne : la confrontation entre Charles Amand, l’un des personnages du Chercheur de trésors d’Aubert de Gaspé, fils, et la bouillante Epiphany a une saveur accrue pour qui a lu leur première rencontre dans Doppelgänger. L’effet recherché par l’auteur dans sa Saga cosmique me semble reposer en grande partie sur cette imbrication de personnages et d’histoires. Sur le plan négatif, Vincent escamote certaines de ses plus belles idées : il nous parle des stades qui suivirent ceux de la putréfaction du corps d’Amand… des stades « incroyables et inédits ». Moi, je veux les voir !
Quant au funeste destin réservé à Epiphany Lane, il continue dans la surenchère des menaces propre au feuilleton populaire. Que ce soit à la fois une parodie de ce genre et un hommage, je veux bien, mais je crains que cette stratégie ne nuise à long terme à la crédibilité de l’ensemble narratif. Mais enfin, toute cette analyse se base sur une version écourtée du premier épisode d’une série : c’est comme juger d’un festin à partir d’un seul hors-d’œuvre… [YM]
- Source : L'ASFFQ 1998, Alire, p. 184-185.