À propos de cette édition

Éditeur
L'A Venir
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Temps Tôt 45
Pagination
33-41
Lieu
Bromptonville
Année de parution
1997
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Dans Ville, communauté souterraine où se sont réfugiés les derniers humains survivants d’une Terre polluée, Brunow 243 est accosté par une mendiante. Ému par son sort, plutôt que de la dénoncer aux autorités, il ira jusqu’à lui remettre, chaque jour, une part de son repas. Hélas, la justice finit par apprendre son crime de générosité et le condamne à la mort par l’exil. Mais, arrivé à la surface, Brunow se rend compte que la Terre, en cinq siècles, est redevenue habitable.

Commentaires

Mario Fecteau nous offre ici un texte de SF ultraclassique, correctement écrit dans l’ensemble mais qui verse dans la gaucherie dès qu’il s’agit de rendre les émotions du protagoniste. Rien n’y remet en question les stéréotypes des années 50 ; le fonctionnement de la cité souterraine n’est nullement détaillé, et aucun des problèmes inévitables d’une survie en autarcie n’est évoqué. La citation en exergue du premier Dictateur affirme que « Toute générosité constitue une faiblesse ». Que cette idée ait servi à justifier l’isolement initial de Ville, d’accord, mais appliquer une telle stratégie à l’intérieur d’un groupe social aussi confiné me paraît ridicule – et suicidaire à moyen terme.

Mais de toute façon, la construction de monde ne doit pas être prise au sérieux. Si les « Villois » travaillent toute la journée, on ne saura jamais à quoi. Pas plus que l’on n’aura le moindre aperçu de leur culture. Le monde décrit par Fecteau est un décor de carton ; sa justice est une perversion contre laquelle personne ne se révolte parce qu’en fait, il n’y a personne. Brunow 243 (qui n’a ni famille, ni amis) évolue seul sur scène, entouré de quelques mannequins. Le texte se résume à un fantasme de persécution où la victime réussit à s’échapper à la fin ; c’est toujours ça.

Au début du texte, on nous explique que Dictateur 9 avait décidé de supprimer les numéros des buildings afin que nul ne puisse se considérer supérieur parce qu’il habitait, par exemple, un building au numéro facile à retenir. Si seulement ce détail véritablement savoureux et ironique avait pu donner le ton au reste du texte… [YM]

  • Source : L'ASFFQ 1997, Alire, p. 87-88.