À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Un vaisseau de la Patrouille Intergalactique terrienne fonce vers la planète Kyurag, d’où provient un appel de détresse. Une fois posé sur Kyurag, laissant le navigateur aux commandes, le pilote quitte le vaisseau pour s’enfoncer dans la forêt marécageuse d’où provient le signal. Il trouve un vaisseau abandonné, puis, suivant une piste, parvient au cadavre de l’occupant de l’autre vaisseau. Mais il est tombé dans un piège : une sphère invisible, intraversable depuis l’intérieur, l’entoure ! Comme il ne peut plus communiquer par radio avec le navigateur, ce dernier ira le rejoindre…
Commentaires
C’est en lisant des textes comme celui-là qu’on souhaite le plus ardemment que Temps Tôt se dote un jour d’une direction littéraire un peu moins naïve que les auteurs qu’il publie – mais n’y comptons pas.
Le prologue est un catalogue de clichés avec son « immensité glacée de l’espace » et autres « vides infinis ». L’auteur y parle d’une fédération dont on ne sait trop jusqu’où elle s’étend ; mais de toute façon, la notion de distance est ici encore plus réduite à l’absurde que dans un épisode de Star Trek. Quant à l’organisation de la fédération et de sa P.I., elle n’a rien d’impressionnant, elle qui assigne deux hommes d’équipage seulement à un vaisseau intergalactique – ce n’est quand même pas une auto-patrouille de la Sûreté du Québec – et ne leur fournit pas le matériel adéquat : aucun véhicule planétaire n’est disponible dans les soutes du patrouilleur, et le pilote doit voyager à pied, sans casque pour se protéger d’une atmosphère probablement toxique.
Le point central de l’intrigue, cette sphère infrangible dans un sens seulement, est profondément frustrant, puisqu’aucune explication n’en sera jamais fournie. On peut écrire des grands textes sur les difficultés de compréhension des humains face à l’univers, mais ici nous n’avons qu’un objet banalement transcendant, au sens où son utilisation littéraire verse dans la facilité totale.
Soyons justes : il y a eu beaucoup de textes du genre dans les pulps américains des années 40 et 50. Mais me fera-t-on croire que c’est ça que lisent tous ces auteurs débutants, pour produire des copies conformes d’une littérature dépassée ? [YM]
- Source : L'ASFFQ 1993, Alire, p. 120-121.