À propos de cette édition

Éditeur
Magie rouge
Genre
Fantastique
Longueur
Courte nouvelle
Paru dans
Magie rouge 30/31
Pagination
63-64
Lieu
Bruxelles
Année de parution
1991
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Paul, le « nouveau papa » de Tiny, une fillette de dix ans, se comporte d’une manière étrange. Une nuit, l’ourson de Tiny, qui est le narrateur, le surprend à gratter à la porte de la chambre de la fillette. La nuit suivante, pour défendre Tiny, l’ourson laisse trainer des morceaux de verre cassés dans le couloir et Paul doit battre en retraite. D’autres tentatives de la part de Paul se soldent par un échec. Cependant, un matin, afin de prouver à sa fille que « tout ça n’est que fantaisie », la mère de Tiny décide de brûler l’ourson pendant que l’enfant se débat dans les bras d’un Paul tout souriant.

Commentaires

Le sujet de « Tiny » est intéressant, l’intrigue bien menée, le rythme soutenu, mais c’est moins le fantastique qui retient l’attention du lecteur que l’histoire de pédophilie. Ce thème est d’ailleurs traité de façon très efficace : pas d’introspection ni de didactisme ou de morale ; toute la place est laissée à l’action. Le mariage du pathétique (vulnérabilité et angoisse grandissante de Tiny) et de l’humour (descriptions faites par l’ourson-narrateur) rend le récit encore plus prenant.

L’inconscience de la mère choque cependant et la persistance de son rire, après chaque incident, accentue l’aspect dramatique du récit en soulignant la solitude de Tiny. Cette désinvolture paraît toutefois quelque peu exagérée. En effet, il semble peu plausible qu’après avoir entendu les cris de Paul lorsqu’il s’est coupé et avoir remarqué les ecchymoses sur son visage après sa chute au bas de l’échelle, elle refuse de croire sa fille, allant jusqu’à brûler son jouet favori, l’ourson.

La chute, pour sa part, est saisissante. Elle évacue le fantastique pour laisser place à un réalisme brutal et révoltant : avec la mort de l’ourson, rien ne s’interpose plus entre Paul et l’objet de ses convoitises. C’est d’ailleurs dans l’imagination du lecteur que prend véritablement fin cette nouvelle.

Un récit qui ne peut laisser indifférent et qui donne envie de lire les autres productions de l’auteur. [HM]

  • Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 102-103.