À propos de cette édition

Éditeur
Horrifique
Genre
Fantastique
Longueur
Novelette
Paru dans
Horrifique 23
Pagination
7-40
Lieu
Mistassini
Année de parution
1997
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Lorsqu’il a rencontré Marie, à Port-au-Prince, Armand a eu un coup de foudre. Cela devait être réciproque car elle l’a suivi jusque chez lui, au Canada. Pourtant, depuis quelque temps, leur union se détériore : Marie se concentre essentiellement sur ses dessins et ses toiles, et Armand, d’une façon qui lui est incompréhensible, sur une maison abandonnée qu’il voit à tous les matins en se rendant à son travail. Or, à sa grande surprise, Armand s’aperçoit que Marie se sert justement de cette maison comme modèle. Ne pouvant plus résister à l’attirance qu’elle exerce sur lui, il décide de s’y introduire. Sans savoir que Marie a tout mis en place, il entreprend la visite de la maison, une visite qui lui fera retrouver toutes les terreurs de son enfance, une visite d’où il ne reviendra jamais.

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Commentaires

Publier dans un fanzine, c’est, pour un auteur qui n’en est plus à ses premières armes, une façon simple d’atteindre un lectorat bien précis et, ainsi, de tester certains de ses écrits. C’est ce que je fais à l’occasion ; c’est ce que fait régulièrement Claude Bolduc, fantastiqueur émérite qui, lorsqu’il reprend plus tard le même texte, offre souvent une version sensiblement retravaillée. On l’a vu avec « Splendeurs », l’amélioration est notoire. Or, cette première version de « Toujours plus bas », telle qu’elle se présente dans ce numéro consacré justement à Claude Bolduc, s’avère tout simplement, sous sa gangue de scories, un pur joyau.

Le début de la nouvelle est un peu cahotique : les différentes mises en place s’enchaînent assez mal, le lecteur a du mal à se faire une idée globale de ce qui se passe, bref, l’auteur tâtonne. Mais petit à petit, à mesure qu’approche la scène capitale, le rythme revient, les ambiances s’installent graduellement. Et tout à coup, ça y est : le courant passe ! En suivant Armand dans sa descente infernale, j’ai eu l’impression de m’enfoncer moi-même dans son cauchemar. L’angoisse qui l’étreint, palpable, s’associe aux décors sinistres et au terrifiant sentiment d’enfermement qui se dégage de sa descente infernale pour frapper de plein fouet le lecteur. Et alors qu’Armand affronte ses peurs d’antan provenant de la lecture de certains passages du Peuple blanc d’Arthur Machen, je n’ai pu m’empêcher de penser au souffle puissant de « La Ruelle ténébreuse » de Jean Ray, ou encore à son « Psautier de Mayence » qui, à l’époque, m’avaient marqué à leur manière, et de ressentir cette même émotion alors que, avec Armand, je descendais toujours plus bas…

Que dire de la façon dont l’auteur boucle son histoire, sinon que, tout comme au début, certaines maladresses rompent l’état de grâce, qu’on se prend à croire qu’il y a de la sécheresse dans cette conclusion, qu’il y manque un je-ne-sais-quoi qui nous laisse sur notre appétit. Mais peut-être est-ce en réaction à la force des séquences précédentes ? Chose certaine, si Bolduc publie à nouveau ce texte un jour en réussissant à éliminer tous les petits accrocs qu’il contient actuellement, il pourra dire sans rougir qu’il est l’auteur d’un authentique petit chef-d’œuvre. [JPw]

  • Source : L'ASFFQ 1997, Alire, p. 35.