À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Imaginons un couple se promenant en plein décor champêtre par une journée de grand soleil. La femme quitte soudainement son amant, plonge dans un étang, puis se confond à l’eau, à la brise, à la nature. L’amante invisible, mi-réelle mi-fictive, folâtre doucement avec le vent, le temps et l’amour. Elle veille sans relâche sur celui qu’elle aime, au-delà du réel. Mais le sait-il, lui ?
Commentaires
L’idée n’est pas neuve, il est vrai. Combien ont confondu les traits de la femme à ceux du spectre (elle hante), de l’ange (elle veille), de la sorcière (elle châtie) ou de la sirène (elle séduit) ? La femme est ici ingénue et rieuse comme une enfant, secrète et sensuelle, trompeuse et fuyante. Elle semble de connivence avec les origines des temps, a la couleur de l’herbe et la texture du sable.
L’auteure peint le portrait de la femme inaccessible que l’amour même ne saura "domestiquer", emprisonner. Car la femme de ce conte poétique et fantastique reste maîtresse de sa propre destinée qui n’a ni commencement ni fin. C’est un être désincarné, un être irréel qui se mêle à la brise pour caresser la joue de l’amant solitaire. Mais la liberté est-elle à ce prix ?
Le style elliptique de l’auteure, très proche de la poésie, convient tout à fait à l’atmosphère d’irréel recréée. Un beau texte qui ne réserve toutefois aucune surprise. [RP]
- Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 170.