À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Après avoir rendu visite à sa mère, une femme se propose de rentrer chez elle en empruntant le même itinéraire en sens inverse. À bord de l’autobus, elle se rend compte qu’elle s’est trompée de direction. Elle descend en bout de ligne au parc Belmont, puis en sort accompagnée d’un homme-tortue.
Commentaires
J’entreprends la lecture de cette nouvelle et je me surprends à me demander si je n’ai pas été projeté dans le passé, si je ne suis pas en train de lire une des nouvelles des Sporadiques aventures de Guillaume Untel de Gilles Pellerin. Je regarde la couverture : non, il s’agit bien du recueil de Danielle Roger, L’Œil du délire. C’est ça, je dois délirer.
Je me laisse trimballer par l’écriture, aussi banale que le trajet quotidien de l’autobus – je déteste les transports en commun –, ne sachant où l’auteure veut m’amener. Le sait-elle elle-même ? Tiens, le parc Belmont ! Diane Dufresne en a fait une chanson émouvante, poignante de révolte, sur la folie. Merde ! Le parc Belmont, ça n’existe plus ! Ah ! mais oui ! L’autobus est un sas, un lieu de passage qui donne accès à un autre univers. Au monde de l’enfance peut-être ?
Mais de quoi je me mêle ? À quoi bon chercher à comprendre ? Je viens d’apprendre que je suis un personnage dans une fiction de Borges que je n’ai jamais lue. Je peux bien avoir l’air aussi con ! [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1988, Le Passeur, p. 148.