À propos de cette édition

Éditeur
Solaris
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Solaris 86
Pagination
15-18
Lieu
Hull
Année de parution
1989
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Jean-Jacques Tompson a perdu un œil alors qu’il mettait la touche finale au Dextron, un nouveau type d’explosif. Lisa, sa fiancée experte en électro­nique, lui implante un œil cybernétique. Mais Jean-Jacques déteste les robots. Quand ses problèmes de double vue commencent – il voit légère­ment dans le futur – il décide de s’abstraire cette horreur du crâne. Mais l’œil électronique est-il véritablement la cause de ses tourments ?

Commentaires

Non. C’est le Dextron qui est la cause directe de ses problèmes. Le lecteur l’apprendra à la toute fin, une fin quelque peu chaotique qui, avec les décalages temporels qui agressent la conscience de Tompson, laisse le lecteur dans une inconfortable position.

Avec une écriture hésitante, plus ou moins cafouillante dans le choix des mots et des expressions, Stéphane Langlois n’avait que peu de chance de remplir toutes les promesses qu’une telle idée – le décalage temporel visuel – sous-tendait. Pourtant, l’histoire en elle-même est relativement simple, je dirais même un peu ennuyante. Plusieurs scènes ne servent qu’à étirer le texte et brouiller les pistes – les premiers tests de l’œil, la séance de tir du Magnum, etc. Ce n’est qu’au moment où les troubles visuels de Tompson surgissent que tout s’emballe et déraille.

À la première scène de décalage temporel – la démonstration de tir avec le .45 – ce nouvel élément surprend et on ne se doute pas qu’il s’agit en fait de l’idée principale du texte. De plus, la méthode employée afin de rendre perceptible ce phénomène de double vue, à savoir la reprise intégra­le du texte, m’apparaît faible. Langlois s’en servira dans la scène finale et c’est cet emploi qui créera la confusion. C’est malheureux car, une fois bien compris, on ne peut que souligner la force de ce dernier plan où Tompson contemple sa propre mort.

Un texte décevant, donc, pour le lecteur, un texte qui laisse cependant entrevoir de belle chose sur son auteur puisque Stéphane Langlois en est seulement à sa deuxième publication. Souhaitons qu’il persévère et s’achar­ne car, derrière ces erreurs de débutant, semble couver un imaginaire riche en promesse. [JPw]

  • Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 109-110.