À propos de cette édition

Éditeur
Boréal
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
La Vie n'est pas une sinécure
Pagination
117-121
Lieu
Montréal
Année de parution
1995

Résumé/Sommaire

Un homme déprimé décide de mettre un terme à sa vie. Il déambule dans sa maison, puis dans la ville, considérant plusieurs moyens de se suicider, mais les rejette tous. En passant à côté d’un chantier, il aperçoit un enfant immobile, assis sur le sol. Quelques instants plus tard, un bloc de béton s’effondre à cet endroit et écrase l’enfant. L’homme revient chez lui, s’assoit dans son jardin et y passe plusieurs jours, sans bouger. Quand un voisin le touche, il tombe en poussière, dévoilant un trou dans la terre par où il s’est échappé. On rebouche aussitôt la cavité.

Commentaires

Cette courte nouvelle ne semble pas être construite autour de sa (faible) dimension fantastique. La majeure partie du texte porte plutôt sur les nombreux scénarios morbides du personnage principal, qui demeure tout au long un être superficiel, plutôt vide, à l’image de la coquille qu’il laisse derrière lui à la fin du récit. On ne saura jamais ce qui le motivait à mettre fin à ses jours, et le texte ne laisse pas d’ambiguïtés sur le fait que cette question n’a ici aucune importance. Le personnage, en fait, évite le regard du narrateur, s’en échappe, se libère et se retrouve, à travers le trou, dans l’envers, le non-texte, la non-existence. Passage vers le néant qui sera rapidement bouché, par peur de ce qui pourrait en sortir…

Alors que la première partie donne plutôt dans l’humour, avec la présentation en rafale de plusieurs façons de mourir, la seconde se veut davantage nostalgique et lance le texte dans une autre direction. La mort (?) du garçon mène à la troisième partie, où on perd complètement la trace du personnage principal. La distanciation narrative ne fait qu’augmenter au cours de la nouvelle : alors qu’on a accès directement aux pensées du personnage au début du récit, on ne sait même plus où il se trouve à la fin. C’est bien ficelé, mais on ne peut s’empêcher de se demander à quoi tout ça rime, finalement. [GV]

  • Source : L'ASFFQ 1995, Alire, p. 40.