À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Dans son lilliputien deux pièces et demi, Henri concocte une recette peu ordinaire : le turbot à pétarade. Mais, au plafond, une tache noire s’étend progressivement…
Commentaires
Apparenté à la SF par certains détails, lié au fantastique par ce néant envahissant, « Turbot blues » s’associe surtout à la fantaisie burlesque et absurde chère à plusieurs auteurs québécois. Voilà un genre qui semble d’ailleurs plaire à l’auteur puisque la deuxième nouvelle de lui qui figure dans ce numéro, « Constantinople, mon amour ! », flirte elle aussi avec ce genre – si elle s’apparente au fantastique, sa fin nous dit que ce n’était qu’un rêve !
Pourtant, n’eussent été la pyrotechnie verbale et la truculence du personnage, « Turbot blues » aurait à peine mérité un bâillement. Le canevas est inexistant et la trajectoire fort aléatoire, tout comme la finale. Mais Leblanc, qui met en scène un affreux jojo cuisinier, nous montre qu’il sait réussir un plat malgré le manque évident d’ingrédients de qualité. Ainsi, sur cet assemblage de bric et de broc où les idées s’empilent dans le désordre le plus complet – ce qui, faut-il l’avouer, cadre parfaitement avec le deux pièces et demi mis en scène –, l’auteur saupoudre généreusement humour et absurdité, délire et non-sens.
Tiens, je me surprends à espérer un prochain texte où Leblanc s’entourera de toute la panoplie du cuisinier professionnel… [JPw]
- Source : L'ASFFQ 1987, Le Passeur, p. 108-109.