À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Par une matinée presque printanière, la narratrice reçoit en pleine figure une sorte de lambeau végétal, qui se désintègre en poussière sitôt après le contact. Petit à petit, la carnation et la physionomie de la femme se modifient pour prendre la couleur et l’aspect des végétaux. Sa nouvelle nature la force bientôt à abandonner son ancienne vie d’humaine.
Commentaires
Les deux écrivaines qui se sont associées pour produire ce court texte, Clairé Dé et Anne Dandurand, en sont à leur première collaboration, malgré le fait qu’elles aient cosigné, en 1982, le recueil de nouvelles La Louve-garou.
« Un journal de spore » gravite tout entier autour du thème de la transformation. Ce thème, pour fréquent qu’il soit en fantastique (car pour répondre à la question posée dans L’ASFFQ 1988, il me semble que cette nouvelle relève tout à fait du fantastique), est traité de façon extrêmement intéressante dans la nouvelle. Celle-ci présente en effet une allure quelque peu impressionniste : elle évoque plus qu’elle ne décrit, suggère sans appuyer. La vertu de concision (ou, si l’on préfère, l’économie de la nouvelle), peu répandue d’ordinaire, est ici pratiquée avec une belle vigueur. D’autres écrivains auraient avantage à la cultiver.
Le récit, qui se présente sous la forme d’un journal écrit par l’héroïne, réussit fort bien à induire une atmosphère trouble, mystérieuse, propice à l’intrusion du fantastique. Ces deux courtes pages exercent un charme puissant par leur fraîcheur, leur grâce subtile… et la maîtrise de l’écriture. [LM]
- Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 65-66.