À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Sous le coup d’une impulsion irrésistible, le narrateur achète six balais rayés orange et noir. Arrivé chez lui, une voix féminine au téléphone lui demande de les mettre à la porte de son appartement. Après une soirée passée en ville où il ne récolte que des contrariétés, il rentre chez lui. Il voit alors défiler devant la lune un cortège de six sorcières chevauchant un balai.
Commentaires
Bertrand Vac s’est fait un nom au Québec dans les années 1950 en tant que critique féroce des mœurs de ses contemporains. Le regard satirique qu’il posait sur la société de l’époque en fait un des principaux représentants, avec Pierre Baillargeon, de ce courant qui dénonçait l’obscurantisme du régime duplessiste.
Ce n’est pas ce pourfendeur de l’hypocrisie sociale et morale que l’on retrouve dans « Un soir d’Halloween ». Vac explore ici le versant léger et désinvolte de l’univers du merveilleux alors que « Nuits 1002, …3, 4 et 5 » en constitue le versant sombre et tragique. Ce ne sont pas ces deux incursions dans le fantastique qui vont amener de nouveaux lecteurs à son œuvre antérieure. On pourrait croire ici qu’il s’agit d’un conte pour enfants tant les ficelles du récit sont grosses. Qui peut croire un seul instant en l’existence des sorcières même un soir d’Halloween ?
Facile et amusante sans plus, cette nouvelle fantaisiste ne "vole" pas très haut. Il y a des textes de jeunes auteurs publiés dans des fanzines qui ont plus d’ambition, d’envergure et d’imagination que celui-ci. On se prend vraiment à regretter le ton mordant de Vac qui, moraliste brillant, savait illustrer les travers, les faiblesses et les turpitudes de l’être humain. Pour s’en faire une idée plus précise, il faut lire « Bizarre » et « Il faut savoir ce qu’on veut », deux nouvelles de son recueil dont l’ironie fine souligne le second degré de son humour rafraîchissant et dévastateur. [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1988, Le Passeur, p. 175.