À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Le narrateur, à l’emploi d’une entreprise touristique, fait visiter Novo-Venise aux vacanciers sur une petite embarcation tirée par un dauphin. Révolté par les mauvais traitements que le patron fait subir aux dauphins et aux épaulards, il profite d’une tempête pour les libérer.
Commentaires
De prime abord, cette nouvelle de Valérie Bédard semble une transposition directe d’une expérience de jeunesse comme conductrice de calèche à Québec, transposition mimétique, trop près de la réalité. « Un temps de dauphins » est une nouvelle très longue pour son propos, sans doute parce que l’auteure n’a pas su exploiter les possibilités du thème de l’intelligence des dauphins.
Il se dégage aussi de ce texte une très forte misanthropie pour les personnages, tous étant présentés de façon presque caricaturale. Ce point négatif est toutefois contrebalancé par l’amour évident que l’auteure porte aux animaux (comme d’ailleurs dans « Nous irons tous au bois », publié dans Samizdat 2, qui n’est pas un texte de SF ou F), amour qui va jusqu’à un militantisme appuyé.
Malheureusement, l’écriture est souvent maladroite, tant en ce qui concerne la construction des phrases que le vocabulaire utilisé. L’auteure a voulu intégrer dans la nouvelle des dialogues en québécois populaire. Or, cette transposition de la forme orale à l’expression écrite paraît injustifiée et, surtout, extrêmement hasardeuse. Valérie Bédard a succombé à ce travers de certains auteurs de SF québécois qui veulent à tout prix québéciser leurs textes, ce qui amène des difficultés supplémentaires pour un jeune auteur.
« Un temps de dauphins » est évidemment un texte de débutante et il est difficile, à ce stade, de juger du potentiel d’écrivain de Valérie Bédard. [RB]
- Source : L'ASFFQ 1986, Le Passeur, p. 28-29.