À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
On a décidé d’inviter saint Jean-Baptiste à venir présider lui-même la grande fête nationale du 24 juin 18…, mais recevra-t-il à temps la demande, là-haut au ciel où il habite, et viendra-t-il en personne ?
Commentaires
Il y a de ces petits textes naïfs et sans prétention dans toutes les cultures, dans tous les pays. Ils reflètent souvent, de façon simple mais ô combien limpide, les sentiments profonds d’un peuple ou, à tout le moins, de l’élite en place.
Publié quelques jours avant la fête de saint Jean-Baptiste, « Un voyageur céleste » propose en quelques paragraphes une anecdote somme toute charmante : c’est le « vrai » saint Jean-Baptiste, patron des Canadiens français, qu’on a invité à la fête nationale, pas un figurant !
Mise en scène « légère » du merveilleux religieux, l’illustration s’agrémente d’une transposition directe des stéréotypes canadiens de l’époque au paradis même. Ce mimétisme porte à sourire aujourd’hui – la mère du petit Jean-Baptiste a peur qu’il attrape froid, elle veut qu’il porte une peau de mouton plus présentable, etc. –, mais il demeure très révélateur de la vision qu’on se faisait alors de la famille canadienne moyenne.
Nationalisme et catholicisme servent donc de base à ce texte, pour la plus grande édification du lecteur. Qu’on en juge au final qui décrit l’arrivée de saint Jean-Baptiste sur le parvis de l’église de Notre-Dame de Québec, entouré de l’étendard royal des Francs, prêté au saint par nul autre que le marquis de Montcalm ! [JPw]
- Source : Le XIXe siècle fantastique en Amérique française, Alire, p. 108.