À propos de cette édition

Éditeur
PAJE
Titre et numéro de la collection
Post-scriptum
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Québec kaléidoscope
Pagination
25-40
Lieu
Montréal
Année de parution
1991

Résumé/Sommaire

Vingt-six ans après avoir fui Hanoï, monsieur Sang revient visiter sa ville natale où il a connu son seul véritable amour. Il cherche à savoir ce qu’est devenue My Lan. Il apprend du frère de sa bien-aimée que celle-ci est morte il y a dix-huit ans mais que son fantôme lui apparaît régulièrement. Invité à passer la nuit dans la chambre de la morte, monsieur Sang revoit sa chère My Lan et… leur fils.

Commentaires

Charmante histoire romantique et désuète que ce récit d’un amour contrarié qui persiste au-delà du temps. La pureté et la naïveté des sentiments rappellent les contes fantastiques québécois du XIXe siècle mais la nouvelle de Bao-Song s’en distingue sur un point essentiel. Cette différence fondamentale est attribuable à la culture dont est issu l’auteur d’« Une âme attachante ». Contrairement à nos contes surnaturels, aucune morale religieuse ne transpire de cette nouvelle. Tout au plus peut-on y déceler une croyance en la réincarnation qui est bien plus une philosophie de vie qu’une doctrine religieuse.

Dans « Une âme attachante », le destin individuel des personnages est marqué par le poids des traditions séculaires (My Lan doit épouser le mari que lui a choisi son frère aîné) et par l’histoire politique d’un pays déchiré par la guerre. Le narrateur, M. Sang, doit en effet se réfugier au Sud pour fuir la répression du régime communiste et s’éloigner ainsi de l’amour de sa vie. Cette trame de fond confère au récit un caractère tragique que les seules conventions sociales n’auraient peut-être pas suffi à imposer.

L’intérêt de cette nouvelle est cependant amoindri par la confusion qui règne dans la chronologie des événements et par les problèmes qu’éprouve l’auteur avec le temps des verbes. D’abord, Bao-Song mentionne que M. Sang a quitté Hanoï en 1952 (p. 25) ; ensuite, il parle de son évacuation de Hanoï en 1947 (p. 31). En fait, ce départ ne serait-il pas survenu encore plus tôt puisque le narrateur ignore tout de l’existence de My Lan après son mariage (en 1941 ou 1942) alors même qu’il demeure dans la même ville ? Pas très clair, tout cela !

Quant au problème d’écriture, il est peut-être attribuable au fait que le français n’est sûrement pas la langue maternelle de l’auteur. Quoi qu’il en soit, il confond l’imparfait et le passé simple. Souvent, dans une même phrase, le premier verbe est à l’imparfait et les deux autres, au passé simple.

Il faut tout de même saluer l’initiative de PAJE éditeur qui a rassemblé dans ce collectif intitulé Québec kaléidoscope des écrivains de diverses communautés culturelles. En dépit de ses défauts, la nouvelle de Bao-Song nous fait accéder à une autre culture et ouvre de nouveaux horizons à la littérature québécoise qui ne peut que s’enrichir au contact des immigrants. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 19-20.