À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Se réveillant avec la ferme conviction qu’il va mourir le jour même, le narrateur décide tout de même de sauter dans sa voiture et de prendre la route pour sa maison de campagne. La tête pleine de scénarios sur la forme que prendra sa mort, il file sur l’autoroute en direction du Bas-du-Fleuve. En chemin, il s’arrête par nostalgie dans le village où il a passé son enfance. Il se rend jusqu’à la jetée, contourne péniblement le mur de pierres érigé pour en interdire l’accès. De l’autre côté, il rencontre deux vieux pêcheurs. Au fil de la conversation, l’homme se rend compte que ces pêcheurs sont des habitants du village décédés depuis un moment déjà. Effrayé par les fantômes, il fait volte-face et tente de se sauver en escaladant l’amas de pierres. C’est alors qu’il perd pied.
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Commentaires
Ce texte est atmosphérique et coule bien. La trame est assez classique, mais avec une tournure plutôt intéressante vers la fin. L’auteur nous donne l’impression que nous nous trouvons devant le classique scénario du mort qui ignore sa condition. Le narrateur dialogue avec des fantômes comme s’il était l’un des leurs. Ils lui souhaitent la bienvenue parmi eux. Mais le cri du narrateur vient fendre ce dénouement banal.
Le rythme lent et contemplatif établi depuis le début du récit est délibérément rompu et, l’espace de quelques lignes, nous sentons la panique du personnage. L’ironie finale est bien amenée, même si nous avons l’impression que le sort du narrateur n’aurait pas été très différent s’il avait gardé son calme et était resté auprès des fantômes qui désiraient l’accueillir. En ce sens, le titre de la nouvelle est plus ou moins compréhensible. Le lecteur, comme le narrateur, éprouve plutôt un sentiment de fatalisme, comprend que la mort dont il est question ici n’est pas prématurée, mais plutôt qu’il s’agit d’une mort dont le moment est venu. [MH]
- Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 100-101.