À propos de cette édition

Éditeur
Jules Fournier
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
L'Action, vol. V, n˚ 223
Pagination
4
Lieu
Montréal
Date de parution
23 octobre 1915

Résumé/Sommaire

Une fée propose à un roi pauvre d’inviter les jeunes gens du royaume à relever le défi de dérober un trésor à trois dragons en échange de la main de sa fille en cas de réussite. Seul Ti-Jean se présente. Muni d’une baguette magique et d’un « tombleur » que lui a remis la fée, et de sa clarinette, Ti-Jean triomphe des obstacles, épouse la princesse et sort le royaume de son marasme grâce au trésor qu’il a rapporté.

Commentaires

Le conte de Mistrigris est précédé d’un court préambule dans lequel l’auteur se désole de la perte du sens de l’émerveillement chez ses contemporains, plus particulièrement chez les enfants, et de la disparition des veillées de contes. Rien d’étonnant, puisque Mistigris est le pseudonyme d’Édouard-Zotique Massicotte, un fervent défenseur du patrimoine immatériel.

Ce qui frappe, de prime abord, dans « Une veillée de contes », c’est la dévalorisation du statut de roi et de prince, l’auteur retournant comme un gant les clichés et les conventions associés à la royauté telle que présentée dans les contes de fées. « C’était une vraie pourriture. On était pas capable de “colouer” un clou sans attraper quelqu’un avec une couronne sur la tête », ironise le conteur. Outre la prolifération des têtes couronnées dont le peuple n’a que faire, il y a ce roi prostré dans sa misère et incapable de sortir son royaume du marasme.

Le Ti-Jean de l’histoire est « un gars pauvre comme du son », « un peu infirme de la vue », qui gagne sa vie en jouant de la clarinette, mais il est brave et entreprenant. Aucun prince ne se présente pour relever le défi suggéré par la fée au roi. La bravoure de Ti-Jean est doublement récompensée quand le roi a la bonne idée de mourir au retour du héros.

Le parti pris de l’auteur en faveur des petites gens se traduit également dans le choix d’une langue truculente et populaire qui n’hésite pas à déformer l’orthographe pour rendre encore plus authentique la langue parlée du conteur. Rafraîchissant et réjouissant ! [CJ]