À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Un étudiant fraîchement diplômé en archéologie reçoit un étrange cadeau d’un de ses professeurs qui vient de mourir : une urne qui contiendrait les restes, sous forme de sable fin, de l’impératrice Messaline. Dans la lettre qui l’accompagne, le professeur Ussoc prétend qu’à l’aide d’une formule magique, on peut faire revivre les gens du passé à partir de ce sable. Hélas pour Mailloux, le sable blanc de Messaline est mêlé au sable cuivré de Caligula. Il lui faut donc, avec patience, séparer les infimes grains.
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Commentaires
Voilà un texte qui illustre à merveille le vieux cliché « Séparer le bon grain de l’ivraie » : sous la plume de Natasha Beaulieu, on imagine sans peine l’élève appliqué triant avec délicatesse les grains de sable, séparant les blancs des cuivrés. Et on évoque avec un frisson terrible ce qu’il adviendrait si se mêlaient ces deux personnalités contenues dans la fameuse urne…
Ce texte bref ne marquera pas les annales du fantastique québécois car l’écriture s’avère efficace, sans plus, avec parfois quelques accrocs (« ses croquis nous aidaient à mieux figurer ces dieux et déesses », p. 8), et l’histoire se veut sans prétention. Cependant, en quelques lignes, Natasha Beaulieu parvient à nous rendre le professeur Ussoc attachant, et on comprend l’attrait qu’il exerçait sur ses étudiants par sa vaste érudition, si vaste, par ailleurs, que le professeur donnait l’impression d’avoir vécu à ces époques révolues…
Ma seule réserve tient à la justification du cadeau offert par le professeur Ussoc à son étudiant : sur la simple lecture d’un travail de fin de session où Mailloux montre qu’il s’intéresse à Messaline, le professeur lui lègue la précieuse urne. Il me semble que posséder pareil trésor, je ne le céderais pas à moins d’être sûr de le confier à quelqu’un aussi passionné que moi. En fait, le problème se pose parce que le personnage du professeur Ussoc a bien plus de consistance que celui de Mailloux.
Mais il s’agit d’une nouvelle brève, charmante au demeurant, et l’auteure n’avait pas à en faire un roman. Je resterai tout de même un instant pensive la prochaine fois que je me trouverai face à une urne funéraire… [FP]
- Source : L'ASFFQ 1992, Alire, p. 12-13.