À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Une femme se rend au théâtre un vendredi 13. Tout juste avant le début de la représentation, une grosse tête vient s’asseoir devant elle, lui obstruant la vue. À l’entracte, la tête reste en place mais des spectateurs horrifiés voient un homme sans tête faire la file au restaurant du théâtre.
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À l’encre de Chine de Lisa Carducci se présente comme un répertoire de courtes vignettes illustrant la vie quotidienne en Chine. Elle livre le fruit de ses observations recueillies au cours des deux ou trois premières années de son séjour. Carducci épingle plusieurs traits culturels de ce peuple cultivé et patient : le côté procédurier des Chinois qui alimente le climat kafkaïen de la bureaucratie (« Comment épargner »), la pudeur des sentiments en public (« Le Petit Déjeuner »), l’orgueil (« Pour un Chinois, perdre la face est la suprême humiliation » dans « Le Masque »), la dévotion à l’idéologie maoïste en ce qui concerne la place des femmes dans la société (au moins trois mentions de la maxime « La femme soutient la moitié du ciel »).
On connaît aussi la passion du jeu des Chinois et leur légendaire propension à la superstition. C’est ce dernier trait culturel qui est illustré dans « Vendredi 13 ». Ainsi, il est sûr que, ce jour-là, les salles de théâtre ne seront pas pleines car les Chinois évitent de sortir, ce que la narratrice pourra constater car son ami lui fait faux bond pour une représentation théâtrale.
Écrite dans un style sans prétention, cette petite vignette ne soulève guère l’intérêt malgré sa chute surréaliste. L’inclination à la superstition est dépeinte de façon beaucoup plus sentie dans une nouvelle comme « Les Ensorcelés » dans laquelle un couple âgé, après consultation d’un sorcier, se donne la mort afin que son fils bénéficie des années que le couple aurait encore vécues. [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 38-39.