À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Étendu sur une plage de la côte ouest du Costa Rica, le narrateur admire la tombée du jour. Il savoure la saveur du vent tout en remarquant que celui-ci est différent ce soir-là. Soudain, un tourbillon l’emporte et le soulève dans les airs, de plus en plus haut. Après un moment d’évanouissement, il revient à lui et contemple le pays tout entier.
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Daniel Pigeon nous propose là un moment d’extase, un instant privilégié de communication et d’osmose avec la nature. Bien sûr, cette expérience est rendue possible parce que le narrateur n’emprunte pas le comportement habituel des touristes qui vont dans le Sud l’hiver. Il est plutôt du type voyageur qui se fond dans la population autochtone du petit village de Brasilito. D’entrée de jeu et de façon subtile, Daniel Pigeon expose ses valeurs écotouristiques et humaines.
Cette très courte nouvelle distille un sentiment de bien-être et de sérénité après un bref moment d’effroi et ce, malgré le potentiel grandement anxiogène de l’expérience. Celle-ci culmine dans une image d’une grande beauté poétique quand le narrateur croit voir des centaines de papillons blancs montant vers lui pour s’apercevoir bientôt qu’il s’agit en fait de photographies de différentes dimensions. « C’étaient toutes les photographies que j’avais prises et, à la fois, toutes celles que je prendrais dans l’avenir. C’était, en fait, ma vie. »
On pourrait penser que cette image fait écho à celle qui veut qu’on revoie toute sa vie en quelques secondes au moment de mourir mais ce flux de photos représente aussi des événements à venir. Il ne s’agirait donc pas ici d’une métaphore de la mort douce et sereine mais d’un épisode particulièrement extatique d’un voyageur sensible à l’environnement et à la nature. « Le Vent de Brasilito » est une nouvelle qui invite au recueillement, à l’éveil des sens. [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1993, Alire, p. 256.