Vents de Vénus (Les)

La station de forage Vénus 1 ne répond plus. La compagnie Minerais Transit Ltée envoie donc une expédition de secours. Sur Vénus, les vents soufflent continuellement à plus de 300 km/h et on craint le pire. Effectivement, là où devait se trouver la base, il n’y a plus rien, sinon la boîte noire, cramponnée à ses ventouses. Un rapide décodage permettra d’apprendre l’effroyable secret de la planète. Devant l’ampleur de la découverte, la commandante de l’expédition de secours ordonne à Vincent de prendre une pilule d’amnésie. Il fera semblant…

• Vents de Vénus (Les) (1988) - Nouvelle

Il y a une atmosphère mélancolique qui règne sur ce texte. Cela tient peut-être à la façon de raconter l’histoire, tour à tour réminiscence ou action directe, à l’écriture, toujours simple, posée, sans fioritures inutiles. Ou encore c’est le sujet qui impose sa volonté, ces vents de Vénus qui hurlent et hurlent derrière les hublots, entre les poutres de la base à demi-détruite, dans la tête de tous les personnages.

Cette idée de planète rébarbative se servant de ses vents comme d’une arme n’est pas nouvelle, peu s’en faut. De même cette histoire d’expédition de secours, classique – trop peut-être ? –, où l’auteur pose rapidement son décor sommaire, amène ses personnages sur les lieux de l’action pour ensuite nous expliquer le mystère. J’aimerais critiquer ce manque d’origi­nalité, ces trop grandes concessions au classicisme des histoires SF des années cinquante, la superficialité des décors et, surtout, des personnages, à peine esquissés mais, encore une fois, il faut se rappeler que cette histoire est destinée à de jeunes lecteurs – en fait, à ceux de Vidéo-Presse expressément, puisqu’il s’agissait d’un concours de cette revue – et que, dans cette optique, tout ce qui a trait à l’originalité, au classicisme, entre autres, ne tient plus, puisque ces jeunes, n’est-ce pas… Quant au reste, décor-personnage-action, eh bien, disons que le climat mélancolique des « Vents de Vénus » sauve le tout. Mais, pour avoir déjà lu Marc Sévigny, je ne peux m’empêcher de croire qu’il peut faire mieux, beaucoup mieux, même pour un public jeunesse. [JPw]

• Source : L'ASFFQ 1988, Le Passeur, p. 156-157.