À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Il y a Boston qui se moque des points cardinaux, aux dires du narrateur, ce qui n’en fait qu’une ville plus charmante, pense Nicole. Il y a ces hallucinations qui perturbent ses nuits, raconte le narrateur, et celle où il la rencontre dans ce Boston tortueux et dont elle lui narre la suite, là, sans savoir. Il y a cette compréhension qui, dans une réalité ou une autre, ne sera jamais pleine et entière…
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Commentaires
Décidément, il en faut du courage pour détortiller les circonlocutions de ce bon monsieur Pellerin. Cependant, passé le plaisir de la première lecture, le charme de la seconde et la profondeur de la troisième, la récompense est de taille : c’est que vous savez lire, monsieur Pettigrew !
Or donc, il faut savourer à petite dose cette prose. Bien ! soyons béni, la nouvelle est courte. Mais dense. Maniant la plume comme la fine gouge le sculpteur de miniatures, l’auteur impose une atmosphère, développe le schéma d’une ville, explore les intérêts divergents des deux personnages et expose un moment privilégié de leurs relations, ce moment où la réalité s’estompe et où l’essence de la vérité se hume sans cependant se laisser débusquer.
Cette hallucination où il voit une Nicole ancienne, rajeunie, « un peu freak à graines », qu’il suit mais pour se réveiller, cette hallucination qu’elle complète jusqu’à ce qu’elle perde sa trace ou qu’elle ne se rappelle plus, n’est-ce pas l’amorce du fantastique ? Et le fantastique, n’est-ce pas une porte sur une vérité autre, celle qui se cache sous les voiles de la banalité, qu’elle s’appelle bateaux-cygnes ou Red Sox ou jeunesse perdue ?
Il y a un être qui se cherche à quelque part et son errance trace un itinéraire des plus fascinants. Et ce n’est peut-être pas l’auteur ! [JPw]
- Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 152-153.