À propos de cette édition

Éditeur
Trait d'union
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
La Machine à inventer l'histoire
Pagination
9-29
Lieu
Montréal
Année de parution
1999

Résumé/Sommaire

Chaque jour, un homme passe devant la même fenêtre qui lui révèle une même scène : un vieillard, immobile dans son fauteuil, travaille sous un faible éclairage. Un matin, le passant fait connaissance avec le mystérieux personnage qui lui montre comment, à l’aide d’une machine de son invention, il modifie certains faits anodins de l’Histoire.

Commentaires

Jean Chaumely propose, en ouverture à son recueil, une nouvelle de science-fiction ennuyeuse, banale, sans conséquence. L’auteur fait défiler des anecdotes autour de personnages historiques, sans chercher à exploiter le potentiel de l’uchronie. Nulle allusion aux paradoxes qui découleraient des modifications apportées à l’Histoire. Que celle-ci se débrouille avec les changements qui lui sont imposés. Facile. Beaucoup trop facile. Et que penser de la description de l’invention, une machine créée à partir d’un vieux modèle de dactylo dont le fil se perd sous le tapis ? L’appareil accède ainsi à la mémoire du monde !

On se demande quel est ici le but de l’exercice et, surtout, quel intérêt un lecteur de SF peut trouver à un tel étalage de connaissances peu signifiantes (que nous importe le nez de Jeanne d’Arc ou le portrait du Marquis de Sade ou le sexe du chevalier d’Éon). Le ton adopté par Chaumely se veut léger et humoristique, mais les carences nombreuses dans l’écriture (tournures syntaxiques malhabiles ou fautives, lexique pauvre, mélange injustifié de niveaux de langue), de même que dans la conduite du récit (incohérences, raccourcis inappropriés), font perdre toute crédibilité à l’auteur. Par exemple, au début de la nouvelle, le marcheur décrit en détail, depuis le trottoir où il se trouve, l’intérieur du salon qu’il observe. Il spécifie que les natures mortes au mur sont du XIXe siècle et qu’elles sont de piètre qualité. Pourtant, un peu plus loin, on apprend que l’éclairage est très faible, à peine suffisant pour que le vieil homme puisse lire. Et que penser de cette affirmation : « On ne condamne pas un soldat qui a obéi, même s’il a fait un peu de zèle » ? Ou de cette blague que lance un maréchal à un homme lui annonçant qu’il va se retirer : « Se retirer, se retirer, c’est son père qui aurait dû se retirer… » Voilà à quel niveau de réflexion nous amène « Le Vieux Monsieur du rez-de-chaussée ». [RP]

  • Source : L'ASFFQ 1999, Alire, p. 49-50.