À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
À la suite d’une invitation, Joël se rend avec Valérie à l’ouverture officielle du premier comptoir de vente des Dénéboliens sur Terre, au nord-ouest de Hull. Ils ont conscience, comme amateurs de science-fiction, de vivre un moment historique mais au fil de leur visite de l’un des quatre immenses bâtiments, ils déchantent : aucune signalisation, aucun prix affiché sur les produits, aucune information sur la fonction des divers objets et appareils. Ayant utilisé un ascenseur sans liftier, ils aboutissent inopinément au sous-sol où ils font la rencontre d’un Dénébolien.
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Commentaires
Le collectif dans lequel est publiée cette nouvelle de Joël Champetier a pour titre Sourires. À vrai dire, on ne sourit que très peu à la lecture de cette visite d’une partie de l’immense centre commercial édifié par les Dénéboliens. L’impression ressentie s’apparente à une déambulation avec mononc’ Joël et matante Valérie dans l’un de ces magasins à grande surface, genre Walmart, mais trente fois plus grand.
C’est évidemment l’effet recherché par l’auteur qui s’emploie à minimiser un événement qui, en soi, constitue un fait historique important : la mise en place du premier jalon des échanges commerciaux entre les Terriens et les Dénéboliens, une race d’extraterrestres issus des « puissances galactiques ». Le refus de l’auteur de développer les circonstances de la venue des vaisseaux dénéboliens sur Terre et sa description sommaire d’un spécimen de ce peuple renforcent cette volonté de banaliser l’événement.
Toutefois, à force de ramener la situation à un épisode courant de la vie quotidienne réelle de l’auteur comme dans une téléréalité – il est responsable d’une revue, il rend visite en cours de route, avec sa conjointe Valérie, à Guy Sirois, Luc Pomerleau et Claude Bolduc, des personnalités connues du milieu de la SFFQ –, il mine la proposition satirique contenue dans sa nouvelle.
« Visite au comptoir dénébolien » repose sur un humour légèrement décalé pour brosser une satire assez convenue de notre besoin exacerbé de consommation. L’établissement d’un comptoir commercial, bien avant le développement d’échanges culturels favorisant la connaissance mutuelle des deux peuples, indique clairement la prépondérance de l’économie sur toute autre valeur. Les impératifs économiques ont en outre forcé les promoteurs à précipiter l’ouverture du comptoir alors que tout n’était pas en place pour accueillir les clients. Les ratés qui s’ensuivent auraient pu être plus drôles.
« Visite au comptoir dénébolien » manque singulièrement de tonus, et si l’écriture s’avère précise et fluide, elle n’arrive pas à soutenir notre intérêt. Cette nouvelle au ton fanzinesque pleinement assumé est décidément un texte mineur dans l’œuvre consistante de Joël Champetier. [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 47.
Prix et mentions
Grand Prix de la science-fiction et du fantastique québécois 1995