Vive l'empereur !

À l’occasion du lancement d’une flottille qui doit emporter des représentants de tous les gouvernements terriens vers d’autres étoiles, l’empereur des États souverains se rend sur la station orbitale David afin de prononcer un discours.

Voilà une nouvelle de science-fiction qui déçoit tant par son contenu que par sa forme. Même après plusieurs lectures, le projet de l’auteur reste difficile à saisir. Le voyage de l’empereur et le lancement semblent servir de prétextes à la présentation d’un monde futur où deux puissances politiques prédominent. Mais les informations à ce sujet sont dispersées et lacunaires, tout comme celles qui se rapportent au fameux projet de l’expédition spatiale. L’organisation des événements semble bâclée, et le brouillage dans l’information ne crée aucun effet de sens particulier.

Au contraire, la construction elliptique du récit engendre certaines incohérences temporelles et spatiales injustifiables et inacceptables : les personnages passent très maladroitement et sans transition d’une situation et d’un endroit à un autre, ce qui crée une rupture dans la suite de l’histoire et nuit à sa compréhension. À titre d’exemple, pourquoi l’empereur qui pose une question à son bras droit, dans sa suite, s’entend-il soudainement répondre, par un technicien qui évolue sur un plateau de tournage, de se déplacer pour qu’on ne voit pas que son nez ?

Finalement, le texte se termine sur cette information inattendue et gratuite : l’empereur est un chat. Inutile de lui donner votre langue, il ne vous éclairera pas… [CH]

• Source : L'ASFFQ 1988, Le Passeur, p. 54-55.