À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Jackson est l'imprésario de Roxane, une des quarante-trois chanteuses qui font connaître leur talent à travers le monde. Depuis la fin de l'Épidémie, tous les Hommes ont perdu le pouvoir de parler et seules quelques rares femmes ont conservé celui d'utiliser harmonieusement leur voix. Depuis que les cuves de projection ont été redécouvertes dans les décombres de certaines grandes cités, les chanteuses aiment s'y rendre comme pour s'y ressourcer. Malheureusement, certaines d'entre elles deviennent folles après quelques séances d'utilisation. Roxane décide de quitter Jackson et de se rendre à la cuve de Paris. Jackson la suit.
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Commentaires
« Les Voix dans la machine » a pour cadre un thème qui rencontre peu la faveur des auteurs québécois mais est abondamment exploité par la science-fiction anglo-saxonne. Ce récit post-cataclysmique conserve des traits communs aux récits du genre, du moins dans leurs interprétations les plus récentes. Les écrivains s'arrêtent moins sur la guerre entre survivants pour le contrôle des restes de la civilisation que sur les effets du désastre et la simple lutte de ceux qui restent pour survivre.
La nouvelle de Jean Dion s'inscrit bien dans ce modèle alors qu'il décrit une situation où des humains rescapés de l'élimination mais diminués par la maladie tentent de sauver ce qui demeure et de retrouver ce qui fut.
Le mythe du paradis perdu et de sa quête soustend tout le récit. Jean Dion aurait pu l'exploiter avec plus d'intensité mais l'histoire qu'il privilégie possède en soi tout ce qu'il faut pour faire une bonne nouvelle. Malheureusement, l'auteur semble mal à l'aise et nous livre un texte banal que l'originalité du propos ne parvient pas à rendre bien vivant. « Les Voix dans la machine » baigne dans une atmosphère nostalgique où les événements se déroulent avec lenteur dans un environnement trop feutré. Le récit démarre difficilement et ne décolle pas. Il aurait gagné à être traité avec plus de sobriété. En effet, les personnages manquent de présence et l'histoire du désastre et de ses implications prennent le pas sur la description même des péripéties. Tout cela déséquilibre le récit et, comme l'auteur n'a pas su lui insuffler l'énergie nécessaire, le lecteur n'a plus en mains qu'une nouvelle terne, légèrement ennuyeuse, définitivement trop longue. La tentative de Dion pour récupérer le texte à la fin permet d'éviter le désintéressement, mais peu s'en faut. [GG]
- Source : L'ASFFQ 1985, Le Passeur, p. 46-47.