Résumé/Sommaire
Olivier est un enfant. Il a environ dix ans. Ses parents et lui viennent tout juste d’aménager à Québec. Timide, le garçon ne possède qu’un ami, Léon, son violon. C’est l’été et le camp de jour organise une visite au Musée du Québec. L’exposition porte sur l’œuvre de Jean Dallaire. Pour l’occasion, les enfants sont déguisés. Vêtu d’un pourpoint vermillon et de caleçons rayés, Olivier se sent complètement ridicule.
Au musée, un événement des plus étranges se produit : son violon s’anime et disparaît à l’intérieur d’un tableau ! Incapable de supporter la perte de Léon, le garçon emprunte le même chemin. Olivier découvre un univers fantastique, plein de couleurs où vivent des êtres très bizarres. L’enfant récupère son violon mais revenir dans le monde réel ne sera pas facile. Il faudra traverser trois épreuves : consoler le Coq licorne, affronter un serpent dans le ciel et s’échapper des griffes de la Folle.
Commentaires
Le Voyage d’Olivier nous est présenté dans son introduction comme « une aventure littéraire dans l’univers pictural de Dallaire ». En effet, John R. Porter, directeur général du Musée du Québec, a demandé à la romancière bien connue Chrystine Brouillet « de créer un récit destiné aux jeunes (8 à 12 ans) en s’inspirant de l’univers pictural de Jean Dallaire, un peintre qu’elle a toujours admiré ». En fait « d’aventure littéraire », Chrystine Brouillet reprend un chemin plus que familier de la littérature jeunesse : le passage du monde réel au monde onirique, voyage initiatique d’un enfant en quête de lui-même.
Il faut souligner la facture impeccable du Voyage d’Olivier : choix des tableaux, reproductions soignées, qualité du papier et de la couverture. Quant au texte de Chrystine Brouillet, il parvient à saisir l’angoisse latente contenue dans certaines œuvres de Dallaire. Heureusement, cette charge émotive, l’écrivaine parvient à la désamorcer dans un récit qui n’est pas sans rappeler Alice au pays des merveilles. Curieusement, ce n’est pas la peinture qui est au cœur de cette histoire, mais la musique. Les images contenues dans la peinture de Dallaire sont des symboles à décoder. Leur déchiffrement sollicite l’attention constante du personnage et évoque une certaine lutte avec le monde intérieur. La musique ne possède pas cette opacité. Évacuant toute forme d’équivoque, elle appelle et montre la voie. À la toute fin, c’est elle qui donnera à Olivier l’espoir d’une relation amicale.
Le Voyage d’Olivier fait partie de cette catégorie de livres jeunesse où l’image tient autant de place, sinon plus, que le texte. Ces productions qui tiennent à la fois du littéraire et du pictural ont des « vies » variées selon leur utilisateur. Au meilleur des cas, un conteur habile transformera l’album en objet ludique. Ailleurs, un éducateur l’utilisera pour en faire un outil pédagogique, le dessin servant d’appât à un public plus sensible à l’image qu’à l’écrit. Au pire, le livre sera boudé par l’enfant, rebuté par l’approche froide et esthétique du projet. [ML]
- Source : L'ASFFQ 2000, Alire, p. 34-35.
Références
- Bérubé, Stéphanie, La Presse, 17-12-2000, p. B3.
- Bourget, Édith, Lurelu, vol. 24, n˚ 1, p. 19.