À propos de cette édition

Éditeur
Paulines
Titre et numéro de la collection
Jeunesse-pop - 79
Genre
Science-fiction
Longueur
Novella
Format
Livre
Pagination
127
Lieu
Montréal
Année de parution
1992
ISBN
9782890395398
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Sur un monde imaginaire, il existe un État composé de félins de toutes sortes – chats de gouttière, chats de race, couguars, léopards, guépards – gouvernés par le dernier lion. Le roi Lyon est vieux et pacifique, mais le représentant des chats de gouttière, Matouchat, provoque une guerre avec l’État voisin des canins. Matouchat compte sur l’intervention du tigre Royal. Quand celui-ci se fait tuer, la victoire des chiens est complète.

Magnanimes, les vainqueurs offrent aux chats un navire très perfectionné pour trouver une terre ailleurs. Lyon s’entoure du brave Duminou, chat de gouttière qui est son successeur désigné, et de Kim, la sage panthère noire. Lors de la première escale, les chats rencontrent Risé, l’oiseau magique et immortel qui sert de protecteur bienveillant aux diverses races du monde. Risé leur indique où aller, mais il est préoccupé par des signes d’une présence maléfique dans le sud de la planète. Une puissance du mal serait en train d’étendre son influence, poussant les animaux à se tourner les uns contre les autres. Les chats passent alors successivement par le pays sauvage, le pays des éléphants et le pays des abeilles avant d’atteindre l’heureux pays des oiseaux.

Sur ce, Risé part à la recherche d’une hache magique qui lui servirait d’arme contre l’adversaire inconnu. Or, c’est Matouchat qui l’a dérobée à l’insu de tous et, au bout du compte, cela permet à Risé de la récupérer. Entre-temps, les chats ont trouvé leur nouveau pays et Duminou succède tranquillement à Lyon. Quant à Risé, il affronte enfin leur ennemi à tous, un immortel maudit nommé Sanzel, et il le rend incapable de nuire grâce à une astuce qui les condamne tous deux à une longue captivité. Mais le monde des animaux est sauvé.

Commentaires

Malgré sa brièveté, le roman est dense. Péripéties et personnages foisonnent. Dès le premier chapitre, une guerre éclate et prend fin, un coup d’État est évité par un poil – de chat – et le roi Lyon désigne son successeur. Le livre se poursuit ainsi et on ne s’ennuie jamais.

Les personnalités en présence sont esquissées sommairement mais efficacement. Le roi Lyon est sage, tranquille et nostalgique. La panthère Kim est secrète, poète à ses heures et sert de mémoire vivante à sa race. Matouchat est un touche-à-tout ambigu, éternel insatisfait et ambitieux qui sait faire coïncider ses intérêts et ceux de sa race. Les races rencontrées au passage sont aussi typées en quelques mots : les chiens sont intelligents et bien organisés, les oiseaux sont volages, les singes sont bavards et procéduriers… Ces derniers rappellent d’ailleurs les Bandar-Logs de Kipling, tout comme la panthère Kim évoque Bagheera, aussi dans Le Livre de la Jungle.

La langue employée est simple et expressive. Le texte fourmille de jeux de mots, surtout pour les noms propres. Ainsi, une marmotte qui dirige le village de Loberge se nomme A. Cueillant et, plus tard, le roi Lyon se fait blesser par des fleurs appelées les achalées moipa.

La quête des chats est prétexte à de nombreuses rencontres et découvertes. Celle de Risé a un caractère plus traditionnel, comme si l’auteur avait craint d’écrire du merveilleux sans inclure un affrontement entre le Bien et le Mal.

Bref, c’est un livre ensorcelant, qui s’adresse à une tranche d’âge plus jeune que les autres livres de la même collection. C’est peut-être pour cela que l’auteur n’encourage pas ses lecteurs à tenter d’élucider certains mystères. Ainsi, les chats se servent de « galères » pour naviguer, mais on ne sait jamais qui rame, ou comment. Les chats disposent aussi de fermes, de maisons, de sacs, mais on n’apprend jamais comment ils cultivent la terre, construisent des abris ou façonnent des objets. L’imagination des lecteurs doit suppléer aux explications ou s’abstenir d’interroger. Il faut aussi regretter que l’auteur ne s’attarde jamais à décrire les incidents, la psychologie et les paysages : sa concision confine parfois à la sécheresse.

La conclusion toutefois est loin d’être gratuite ou juvénile. La victoire de Risé n’est pas entière et l’épilogue se termine sur une allégorie de la mort pour Lyon. [JLT]

  • Source : L'ASFFQ 1992, Alire, p. 163-164.

Références

  • Anonyme, Littérature québécoise pour la jeunesse 1992, p. 33.
  • Higdon, Pascale, imagine… 62, p. 135-136.
  • Mailloux, Michèle, Lurelu, vol. 15, n˚ 2, p. 20-21.
  • Maldague, Corine, Québec français 88, p. 122.
  • Martin, Christian, Temps Tôt 19, p. 43-44.
  • Martel, Julie, Solaris 100, p. 59.