À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Une petite colonie survit péniblement au lendemain de l’Apocalypse. Voici qu’arrive Abel. On le prend pour un demi-dieu parce qu’il a su s’adapter à l’environnement. Son ascendant sera graduellement contesté.
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À partir du thème fort utilisé de l’eschatologie, Marc Sévigny réussit à composer un récit d’une charge dramatique intense et soutenue. Cela tient au fait que Lou et Abel relatent tour à tour les événements qui les ont conduits à s’affronter.
Les deux personnages réagissent différemment devant une même situation qui commande l’instinct de survie. Abel est un idéaliste qui n’est pas prêt à sacrifier certaines valeurs distinguant l’homme de l’animal. Il a une conception chrétienne du monde : « Nous sommes tous coupables et nous sommes tous condamnés à expier », dit-il, tandis que les autres ont une vision béhavioriste de l’existence. Lou est un pragmatiste qui ne recule pas devant le cannibalisme. L’un s’en remet à la morale, l’autre à l’instinct.
Le dieu déchoit au rang des autres quand il perd ses illusions. Sartre a déjà dit : « L’enfer, c’est les autres. »
Avec ce texte pénétrant sur la faute et l’espoir, Sévigny consolide la réputation enviable qu’il s’était créée avec sa nouvelle « Le Train ». [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1984, Le Passeur, p. 95-96.