À propos de cette édition

Éditeur
Naaman
Titre et numéro de la collection
Lectures brèves - 7
Genre
Fantastique
Longueur
Novelette
Format
Livre
Pagination
53
Lieu
Sherbrooke
Année de parution
1984

Résumé/Sommaire

Windigo a toujours existé, disent les Indiens. La terre, le lac, la forêt ont été créés pour lui. Pendant bien longtemps, Windigo a vécu seul avec la nature, tuant uniquement pour se nourrir. Plus tard, il y a eu Petite Ourse, qui lui donna William. Puis le scalp de Petite Ourse orna la ceinture de l’ennemi et Windigo rêva de batailles sanglantes. Le village ennemi rasé, il revint avec Honda, prisonnière, puis indienne soumise et épouse de Windigo. Et Wasihu arriva. Il était blanc, parlait bien, savait des tas de choses étranges. Honda changea, William aussi. Et Milly, fille de Honda, eu les yeux bleus et les cheveux roux. Elle voulut être infirmière. William aimait les moteurs, mais aussi l’eau-de-feu. Windigo, lui, resta fidèle à ses traditions. Pourtant, les paysages où il s’était retiré furent bientôt détruits par Wasihu et ses machines. Alors il retourna dans les étoiles pour retrouver Petite Ourse. Honda l’oublia presque, Milly mourut d’une maladie que même Wasihu ne pouvait expliquer et William seul raconta la légende de Windigo pour Wasihu.

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Commentaires

En quelques pages, ce petit récit retrace toute l’histoire des amérindiens et leur assimilation par l’homme blanc. Bien écrit, dans ce ton grave et pourtant joyeux propre au dire amérindien, il amène le lecteur à réfléchir sur ces nations aborigènes qui ont dû céder la place à cette civilisation technologique qui a envahi la presque totalité de la Terre. Les personnages rerprésentent non pas des individus, mais les stéréotypes de tous les amérindiens passés et à venir.

Quant à Windigo… « Windigo, c’est l’âme farouche de ce peuple », lit-on en page 4 de couverture. C’est exact. Mais c’est surtout la personnification de l’étrange résignation de ces peuples devant les Autres. L’intolérance de Windigo s’adresse seulement à lui-même et à son peuple. La fin du récit est particulièrement révélatrice sur ce point. Milly est atteinte d’un mal étrange qui la fait devenir toute bleue. Wasihu ou l’homme blanc n’y comprend rien, Milly devra donc mourir. Et William dira : « … Windigo est bon… mais parfois méchant, aussi… mais jamais avec Wasihu ! Windigo est méchant avec les Indiens seulement… il est même capable d’être méchant avec lui-même… »

Paule Doyon a construit son récit en forme de boucle sans fin. L’histoire racontée ici, c’est celle que William commence à la toute fin pour Wasihu, l’homme blanc qui veut connaître l’histoire de Windigo. Mais cette fin se veut-elle prophétique, avec la soudaine ignorance de Wasihu devant la maladie inconnue qui frappe Milly et ce signe de perpétuel recommencement, annonce-t-elle un changement prochain dans les relations amérindiens/blancs ?

Chose certaine, Windigo est un de ces livres qui font réfléchir tout en élargissant nos frontières de l’imaginaire. [JPw]

  • Source : L'ASFFQ 1984, Le Passeur, p. 45-46.

Références

  • Gélinas, Michèle, Lurelu, vol. 7, n˚ 3, p. 13.
  • Séguin, Claire, Des livres et des jeunes, vol. 7, n˚ 21, p. 57.
  • Voldeng, Évelyne, Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec VII, p. 1038.