À propos de cette édition

Éditeur
Solaris
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Solaris 108
Pagination
23-29
Lieu
Ville-Marie
Année de parution
1994
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Louis n’a pas bougé du sofa depuis quarante-huit heures. Il fixe le tas de vaisselle sale et éparse (composé de tout, sauf de cuillers, Louis les ayant toutes jetées) qui loge sur le comptoir à côté de bocaux de toute sorte. L’homme est en état de choc et a du mal à comprendre les événements qui se sont produits. Quelques jours plus tôt, alors qu’il explorait une bouquinerie à la recherche d’une nouvelle obscure de Le Fanu, il a fait la rencontre de Dumas, un colosse à la peau pâle qui, même à l’intérieur, n’a jamais enlevé ses lunettes fumées. S’il a d’abord été attiré par le caractère mystérieux de ce dernier, Louis est rapidement devenu mal à l’aise. Car Dumas n’est pas un homme comme les autres : son charme – qui s’exerce visiblement à travers ses yeux – est tout sauf naturel, et Dumas l’utilise à des fins moralement discutables.

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Commentaires

Claude Bolduc est passé maître dans le traitement de ses thèmes de prédilection et manie très bien la fiction courte. « Les Yeux troubles » est une nouvelle fantastique, au sens todorovien du terme, c’est-à-dire que le lecteur oscille, du moins un certain temps, entre un sentiment d’étrange et de merveilleux. Le charme magnétique que Dumas exerce sur les autres humains ressemble autant au pouvoir de suggestion des hypnotiseurs de cirque qu’à celui des vampires – tel qu’exploré notamment par Bolduc dans « Nocturne hulloise ».

Outre ce talent, Dumas partage aussi avec le buveur de sang certaines de ses caractéristiques typiques, à savoir un physique à la fois attirant et repoussant, et une peau blanche qui crée un contraste avec des cheveux couleur corbeau. La chute de la nouvelle est efficace et renvoie de manière habile à l’introduction. On y apprend notamment les raisons qui expliquent le dégoût que Louis ressent envers les cuillers et la fascination abrutissante, proche de la catatonie, qu’il éprouve envers les bocaux installés sur le comptoir de sa cuisine en désordre. [JOA]

  • Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 33.

Références

  • Laflamme, Steve, Récits fantastiques québécois contemporains, Montréal, Beauchemin, p. 218-222.