Zoopsie

Zoopsie est un habitant des profondeurs qui mange de la roche, le dernier de sa race. Un matin, il s'équipe et va parcourir quelques couloirs qui le mènent par mégarde à « l'extérieur ». Là, il constate que le sol n'est pas toujours dur (l'herbe), que certaines roches sont immangeables (le ciment) et que d'autres races de monstres y habitent (des humains, des animaux de toutes sortes…). Il explorera un peu le parc où il a abouti, puis le centre-ville, avant de voyager à bord d'une automobile jusqu'à la campagne. Après s'être fait un ami d'un chat, il reviendra chez lui.

Dans la préface de ce collectif du Lycée de Jonquière, une école secondaire privée pour jeunes filles, madame Irénée Beaulieu remercie Jacques Cloutier, le professeur de Création littéraire qui a mis sur pied ce projet auquel ont souscrit sept étudiantes, dont Doris Audet, la seule qui s’est aventurée dans l’imaginaire. Comme le collectif ne recèle aucune information sur les écrivaines en herbe, force est de me rabattre sur les thématiques abordées dans ces fictions et, surtout, sur le bas âge de la majorité des protagonistes pour croire que les participantes étaient en première ou deuxième année du secondaire.

Ainsi, notre petit mangeur de roche a tous les attributs mentaux d’un jeune enfant qui s’aventure seul pour la première fois hors des profondeurs qu’il habite. Et c’est bien pour cette raison que le regard naïf qu’il porte sur le « nouveau » monde qu’il découvre ne peut que susciter le sourire du lecteur, tout comme la plume juvénile et sans expérience qui, vous vous en doutez, ne tient pas la route littérairement parlant. Par contre, je ne peux qu’admirer l’effort de Doris Audet pour raconter, correctement et sans bavure, l’étrange road trip de Zoopsie.

Levez la main celles ou ceux capables d’un tel exploit à cet âge. [JPw]