À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Une passante aperçoit sur le trottoir une aile de grande envergure, d’un blanc immaculé. Elle la ramasse et cherche à découvrir à qui elle appartient. Elle trouve finalement l’autre aile au pied d’un escalier qu’elle vient de descendre.
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On connaît la prolixité proverbiale d’Élisabeth Vonarburg. Donnez-lui une page, elle en prendra dix. Elle s’étend, elle déborde, elle se répand. Elle a besoin d’espace pour développer les personnages et les situations de ses textes. Mais il lui arrive parfois (oui ! oui !) de faire de petites choses. Alors là, c’est vraiment un autre aspect de sa personnalité qui s’exprime. Pas de psychologie, rien qu’une idée, un flash.
C’est le cas dans « L’Aile » alors qu’elle pose implicitement cette question : les humains ne seraient-ils pas des anges déchus ? Ou des oiseaux qui auraient perdu leurs ailes ? On pense immanquablement au film étrange et surréaliste de Wim Wenders, Les Ailes du désir, où un ange, fatigué de son immortalité, s’incarnait en homme.
En réunissant les deux ailes, l’héroïne d’Élisabeth Vonarburg fait la jonction du ciel (l’aile tombée d’en haut) et de la terre (« l’autre aile née de la terre »). Ce petit texte, qui a la légèreté d’un songe, rejoint par le fait même un thème important dans l’œuvre de SF de l’auteure, thème qui occupe une place centrale dans ses réflexions métaphysiques. Il s’agit de la complémentarité qu’elle a explorée notamment en traitant de l’androgynie et en jouant avec le concept philosophique des deux moitiés de pomme.
En somme, par sa brièveté, « L’Aile » est l’expression d’un embryon d’œuvre qui pourrait donner lieu à un roman à condition que l’auteure veuille bien poursuivre la période d’incubation. [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1990, Le Passeur, p. 194.