À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Il neige sur le lac Saint-Jean, en plein été. En fait, c’est le monde entier qui est affecté par cette précipitation, et ce n’est pas de la neige, mais une substance que l’on n’arrive pas encore à analyser. Aurélie, quinze ans, se promène au bord du lac où s’accumule la “neige”, sous les étoiles que ne voile aucun nuage. Ce mystère, que les autorités n’arrivent pas à catégoriser, à classifier, l’enchante.
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Commentaires
Servi par l’écriture comme toujours impeccable de l’auteure, « Aurélie sous les étoiles » est assez fascinant en ce qu’il est profondément caméléonesque. C’est de la science-fiction qu’aimeront ceux qui n’aiment pas la science-fiction, car il ne s’y trouve aucune science, aucune hypothèse rigoureuse ; mieux, Aurélie est ravie que les autorités de toutes sortes ne puissent apporter aucune réponse au phénomène. On peut donc lire le texte dans une optique tout à fait anti-intellectuelle (celle de la majorité de la population) et y prendre grand plaisir.
Et pourtant… C’est vraiment de la science-fiction. Aurélie examine la neige, élabore et compare des hypothèses, toutes fantasques soient-elles ; elle est consciente de la mesquinerie des humains face à un phénomène grandiose ; elle réfléchit. Et la joie qu’elle éprouve face au mystère de la “neige” est aussi celle de la découverte. N’est-ce pas enivrant de savoir que l’univers nous réserve des surprises et que le savoir ne peut être figé ?
Et pourtant, bis, je trouve qu’il y a quelque chose d’horriblement triste à lire cette phrase : « On se sent libre de rêver, enfin, quand les vieux avouent ne pas avoir toutes les réponses. » Est-il donc nécessaire que le cosmos lui-même se révolte pour qu’une adolescente se sente le droit de rêver dans notre société ? Constat déprimant de l’auteure, réminiscence subtilement autobiographique de Mai 68… ou charriage éhonté du critique ? [YM]
- Source : L'ASFFQ 1998, Alire, p. 188.