À propos de cette édition

Éditeur
Le Nationaliste
Genre
Fantasy
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Le Nationaliste, vol. XIII, n˚ 1
Pagination
7
Lieu
Montréal
Date de parution
20 février 1916

Résumé/Sommaire

Jean veut accompagner ses deux frères à la guerre mais ceux-ci le lui défendent parce qu’ils ont honte de lui. Malgré tout, Parle – c’est son surnom – s’engage dans les troupes du roi qui lui confie la tâche de rôtir la viande des soldats. Pour se débarrasser de Parle, ses frères disent au roi qu’il s’est vanté de pouvoir voler les bottes de sept lieues d’un géant. Le roi lui ordonne de les lui ramener, ce qu’il fait. Parle ira ensuite voler la lune du géant, puis son violon avant, comme dernier exploit, de livrer le géant au roi qui découvre finalement la perfidie de ses frères. Il les condamne à être brûlés à petit feu.

Première parution

Conte de Parle (Le) 1916

Commentaires

Le conte a été recueilli par Marius Barbeau de la bouche de Narcisse Thiboutot, résidant dans le comté de Kamouraska. L’ethnologue a conservé dans les dialogues la verdeur de la langue parlée émaillée de canadianismes. Ce choix contribue à la vivacité de la narration.

La jalousie fraternelle est un thème récurrent dans les contes. Elle entraîne les membres d’une même fratrie à vouloir perdre l’un des leurs, généralement le benjamin. À cela s’ajoute le prétexte de la vantardise faussement prêtée au souffre-douleur qui doit alors accomplir l’exploit annoncé pour ne pas perdre son honneur, voire la vie, car le roi est toujours pris à témoin. Or cela porte beaucoup plus à conséquence qu’une parole lancée en l’air devant un quidam. On ne se dédit pas devant un roi.

Dans les contes de Ti-Jean, le courage, la ruse et l’intelligence du héros, bien plus que sa force physique, lui permettent de relever les défis auxquels il doit faire face. Certes, il est aidé par des objets hors du commun (ici, un habillement couleur d’invisibilité, une lime capable de couper un anneau d’une chaîne de trois pouces en trois coups) mais ce sont d’abord ses qualités morales qui assurent son succès.

« L’Aventure de Parle » emprunte un chemin balisé en reprenant des motifs ou des structures narratives éprouvés. Ce n’est pas un défaut en soi tant le conte possède des codes immuables. Cependant, le manque d’inventivité est plus difficilement pardonnable. Ainsi, j’ai été déçu de la façon dont s’y prend Ti-Jean pour voler le violon du géant, sa troisième aventure. Il utilise exactement le même modus operandi que pour le vol des bottes de sept lieues. Une panne d’imagination déplorable et étonnante. [CJ]