À propos de cette édition

Éditeur
Le Sabord
Genre
Science-fiction
Longueur
Courte nouvelle
Paru dans
Le Sabord 25
Pagination
16
Lieu
Trois-Rivières
Année de parution
1990

Résumé/Sommaire

Elle a accepté l’invitation, croyant que l’enseignement reçu de ses instructeurs lui permettrait de se dominer. Mais dès qu’elle paraît à la réception, ses pulsions reprennent le dessus ; elle s’extirpe de sa robe de soirée et de sa « trop faible prison de chair humaine » pour redevenir la prédatrice qu’elle a toujours été.

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Commentaires

On n’en attendait certes pas autant d’une nouvelle aussi courte, coiffée d’un titre aussi usé (sans blague, je suis certain qu’il existe une demi-douzaine d’autres textes portant ce titre, de Bradbury à King en passant par qui encore). Et pourtant, Élisabeth Vonarburg nous prouve une fois de plus qu’il ne faut jamais se fier aux apparences. Avec une écriture comme toujours impeccable et une économie de moyens qui ferait baver (c’est le cas de l’écrire) les Matheson père et fils, elle nous livre ici une saisissante histoire de métamorphose.

L’appel du sang, la voix des pulsions bestiales endormies en chacun de nous (on croirait entendre le narrateur de l’Incroyable Hulk), le thème n’est pas nouveau nouveau, je le concède. Mais le traitement qu’en fait Vonarburg, en moins de six cents mots, lui confère une vigueur, une intensité rarement vue en littérature québécoise, à part chez Marie José Thériault. Ce thème se prêterait volontiers à une lecture sociologique (quelque chose dans le genre « appropriation féminine du pouvoir ») mais je m’en voudrais d’enfermer la nouvelle de Vonarburg dans une quelconque grille d’analyse ; étant donné son sujet, ce serait antithétique.

Enfin, comparaison n’est pas raison, je sais, mais ceux qui ont lu le dernier roman de Jean-François Somain (à mon sens, assez moyen) comprendront sans peine ce que je veux dire. Avec « Ici, des tigres », Vonarburg nous donne en une page ce que Somain, dans La Nuit du chien-loup, n’arrive pas à exprimer en plus de deux cents pages. Parlez-moi de concentré ! [SP]

  • Source : L'ASFFQ 1990, Le Passeur, p. 195-196.