À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Dans ce jardin où il se croyait seul, le narrateur rencontre son double féminin, qui croit qu’il est un Jardinier. Lorsqu’elle lui demande à quoi servent les Hommes dans le jardin et qu’il voit sa peau dorée palpiter, il comprend que c’est la première fois pour elle…
Commentaires
Chère lectrice, cher lecteur, prenez garde, ce résumé s’arrête au moment où l’histoire bascule de façon irrémédiable vers une chute fort surprenante. Si vous ne voulez pas découvrir en quoi elle consiste, évitez de lire les quatre paragraphes suivants !
« Les Jardiniers », c’est une revisite du mythe du paradis terrestre, fortement teintée d’humour noir et de cynisme cruel. De fait, l’histoire – la réalité ? – s’éloigne brusquement du modèle original lorsque la peau de la femme se déchire et qu’une nuée d’insectes s’échappe de ses entrailles.
Si le lecteur demeure abasourdi, le narrateur, lui, regarde ça de façon stoïque puisqu’il a déjà vécu sa première fois : il sait, lui, que les Hommes servent essentiellement d’entrepôts saisonniers pour les pollinisateurs de fleurs et que c’est ainsi parce que les Jardiniers détestent se faire achaler par les insectes lorsqu’ils se promènent dans leurs jardins !
Style bucolique, décor enchanteur, rencontre romantique, Trudel utilise toutes les ficelles pour nous induire en erreur dès le départ, ce qui donne plus de force au revirement – véritable scène d’horreur aseptisée.
Seule petite ombre au tableau, cette difficulté qu’éprouve parfois l’auteur à être parfaitement clair dans son propos, comme s’il voulait trop camoufler, ou qu’il tentait de pousser la subtilité trop loin, ce qui nous oblige alors à lire et relire certains passages, ce qui peut devenir passablement agaçant. Mais pour le reste, chapeau ! « Les Jardiniers » est une nouvelle à chute qui frappera de plein fouet l’imaginaire de n’importe quel lecteur ou lectrice ! [JPw]
- Source : L'ASFFQ 1997, Alire, p. 175-176.